C'est un accord entre deux rires
c'est une poignée de souvenirs.
c'est sur le chemin de l'école
ou dans un stade de football.
c'est un tape cinq de connivence
un bras d'honneur aux convenances.
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C'est le partage de la vie
pour un gouter ou une bille.
c'est la devise des mousquetaires
un pour tous et tous des frères.
c'est l'inquiètude dans un regard
pour un rendez vous en retard.
C'est le chagrin pris en commun
sur l'avenue des bons copains.
c'est la poignée de main complice
sans équivoque, sans artifice.
c'est la musique de l'amitié
qui joue en choeur dans le quartier.
C'est une façon de penser
de parler ou de rigoler.
un besoin de fraternité
de l'école à l'éternité.
c'est une marque indélébile
au mépris de tous les périls.
C'est un soleil en permanence
un soutien contre la souffrance.
c'est un joli bateau qui danse
au large de l'indifférence.
une ile entre le ciel et l'eau
contre marées et vent de dos.
C'est le souvenir de l'enfance
cimentée par l'adolescence.
c'est un jardin bordé de France
où coulait un fleuve d'innocence.
c'est un pays en minuscule
une ville blanche en majuscule.
C'est du chagrin sur une tombe
ami fauché par une bombe.
c'est la mémoire du cimetière
entre la colline et la mer.
c'est la photo dans un miroir
la nostalgie dans un tiroir.
C'est une bille dans la rigole
le doux parfum des années folles.
c'est une toupie qui virevolte
pour une jeunesse de 100000 volts.
c'est un ballon apprivoisé
une carriole à fabriquer.
C'est la balade sur l'avenue
le coeur joyeux et les mains nues.
c'est le trottoir des bons copains
la tenue du dimanche matin.
c'est la tendresse d'un regard
pour une rencontre de hasard.
C'est un bateau qui disparait
me laissant tout seul sur le quai.
c'est l'impression d'être orphelin
au cimetière des bons copains.
c'est un exil désespérant
pour une amitié de vingt ans.
C'est à Marseille ou à Paris
que l'on doit replanter sa vie
loin du pays et des amis
à l'ombre de la mélancolie.
c'est une mémoire de nostalgie
qui vit toujours en Algérie.
HUBERT ZAKINE
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