Jean-Claude Beton est le fils de Germaine Derai et de Léon Beton, qui élabore et commercialise des huiles essentielles de lavande et de géranium prés d'Alger et qui recherche à cette époque des débouchés pour la production d’oranges de la région. Sa visite de la foire de Marseille, à l'automne 1935, lui fera faire la rencontre de sa vie et la fortune de son fils. En effet Léon Beton rapporte à Boufarik, dans la plaine de la Mitidja, la précieuse formule à l’origine d’Orangina, inventée par un pharmacien de Valence en Espagne.
Le docteur Trigo Mirallès vient en effet de mettre au point un concentré de jus d'orange, qu’il a appelé Naranjina, « petite orange » en espagnol. La bouteille de Naranjina est un flacon ventru qui contient du concentré d'orange. Au lieu d’un bouchon ordinaire, elle est fermée par une fiole renfermant elle-même de l'huile essentielle d'orange.
En 1936, c'est ce concentré, additionné d'eau sucrée puis gazéifié, que le docteur Trigo baptise «Orangina, soda de Naranjina » et que Léon Beton présente avec un succès immédiat à la foire d’Alger. Jean-Claude, âgé alors de onze ans, accompagne son père et observe.
La bouteille n’a pas encore trouvé sa forme définitive. Léon Beton, sûr de son succès, rachète la formule au pharmacien espagnol.
1939 : tout s’arrête avec le déclenchement de la guerre.
La renaissance algérienne
1946 : Jean-Claude Beton a terminé ses études d’ingénieur agronome et son service militaire en Allemagne. Malgré son jeune âge, il décide à son retour en Algérie de relancer la marque Orangina, avec l’aide de ses deux oncles maternels Lucien et Edmond Derai, lesquels lui avancent avec son père les fonds nécessaires.
Les années 1950 : Jean Claude Beton, à 26 ans, fonde le 23 janvier 1951 la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO). Convaincu que l’avenir de ce soda est tout tracé du fait de la médiocre qualité des produits distribués à cette époque, il commence par redessiner la bouteille en lui donnant cette forme unique qui deviendra célèbre, et il s’attache immédiatement à conquérir le marché algérien.
Tandis qu’il produit à Boufarik les concentrés, il accorde à deux embouteilleurs, les Ets Marin et les Ets Montserrat, des licences de fabrication et de distribution d’Orangina en Algérie. Il s’efforce de mettre en œuvre des méthodes commerciales modernes, pratiquant ce qu’on n’appelait pas encore couramment le marketing. Jean-Claude Beton comprend tout de suite qu’il doit s’attacher à gérer sa marque et sa communication. Sa formule commerciale n’est pas sans rappeler la méthode d’une célèbre maison américaine de soda aux extraits végétaux, lorsqu’il fournit le concentré qu’il fabrique et dont il a le secret à un réseau de concessionnaires embouteilleurs. Par la suite ce système lui permettra de se développer rapidement sur plusieurs territoires à la fois en ne disposant en propre que d’une infrastructure légère. Tout en demandant aux embouteilleurs de participer aux investissements, il les encadre et les encourage à mettre en place le produit en priorité dans les bars, mais aussi dans les stades, les casernes, les bals, et d’une façon générale en toute circonstance possible, lors des fêtes populaires, des événements sportifs ou culturels. Il faut partout occuper le terrain et être visible par le consommateur. Doté d’un fort charisme et d’un sens relationnel incontesté, Jean-Claude Beton est vite adopté par la profession. Les producteurs d’orange voient en lui un homme de poids, l’homme de la situation lorsqu’il s’agit d’écouler les récoltes et de développer la production, c’est-à-dire par voie de conséquence toute une région.
Les débuts sont néanmoins difficiles pour notre homme, qui doit relever trois défis : il n’est pas facile de faire accepter aux cafetiers la bouteille boule. Par ailleurs la concurrence est vive (Pschitt orange et citron, Vérigoud, Vittel Délice, Crusch, ainsi que de petites marques bien implantées localement). Le dernier handicap est le manque de notoriété que doit surmonter tout nouvel arrivant.
Après avoir bien installé sa marque en Algérie, au Maroc et en Tunisie, il décide de traverser la Méditerranée pour promouvoir Orangina en métropole.
La conquête de la France métropolitaine
Jean Claude Beton signe un accord de distribution en France avec les sociétés Fruidam à Paris, Denni à Strasbourg, Milles à Perpignan et la Rhodanienne de boissons à Marseille créée à l’occasion par lui-même, ce qui donne à la marque une stature nationale, et c’est ainsi que l’on trouve, dès 1953, la fameuse boisson à la pulpe d’orange sur les Champs-Élysées.
Par une belle journée de 1952, Jean Giraudy, qui est à la tête d’un puissant réseau national d’affichage, présente à Jean-Claude Beton un peintre affichiste en devenir : Bernard Villemot. Les deux hommes sympathisent et le jeune industriel demande à l’artiste de lui proposer la maquette d’une future affiche. Il faut qu’y figure en gros plan la petite bouteille ventrue et la formule « à la pulpe d’orange ». Ainsi Jean-Claude Beton a su tourner avec ingéniosité la règlementation qui interdit aux sodas de représenter le fruit dans leur publicité : il montre la bouteille, mais sa bouteille à la forme et la couleur du fruit ! Elle n’est pas seulement belle et charmante, c’est une bouteille-fruit, une bouteille-orange, Villemot rajoutera, trait de génie, un zeste d’orange en guise de parasol. L’idée, géniale parce que simple, explique en partie le succès de l’affiche, du produit et de l’entreprise.
La première campagne de 1953 est un succès. Elle obtient le grand prix de l’affichage et une longue collaboration va s’engager alors entre l’artiste et le jeune capitaine d’industrie. Plus de vingt-cinq affiches verront le jour. Cette collaboration ne s’arrêtera qu'à la mort de l’artiste en 1989. On reconnaît là un trait du caractère de Jean Claude Beton : sa fidélité à ceux qu’il apprécie.
Les années 1960 : Jean Claude Beton communique sur tous les médias : les radios, la presse, l’affichage, le cinéma. Il organise des caravanes publicitaires et lance, au retour d’un voyage aux États-Unis, un nouvel emballage de six bouteilles en verre perdu, le cluster pack.
Il s’intéresse à la publicité télévisée dès ses commencements en France et réalise en 1969 son premier spot.
Les années 1970 : Pour accompagner la montée en puissance de la grande distribution, Jean Claude Beton lance de nouveaux conditionnements et travaille avec les plus grands pour la création de nouveaux films publicitaires à succès.
Il crée la Confrérie de l’orange.
Jean-Claude Beton lance Orangina aux États-Unis sous le nom d’Orelia en 1978.
Les années 1980 : en janvier 1984 la marque Orangina rejoint le groupe d’alcool Pernod Ricard, qui souhaite se diversifier. Jean Claude Beton devient administrateur de ce même groupe. En 1989 Françoise Beton, fille de Jean-Claude, diplômée de Sup. de co Marseille, sait capter adroitement l’air en vogue du moment, la Lambada, pour la mettre au service de la marque.
Les années 1990 : Jean Claude Beton prend du recul et devient président d’honneur d’Orangina. Il cède son fauteuil de président à Michel Fontanes.
Aujourd’hui Jean-Claude Beton se consacre à la tête de sa société Forbees au devenir de son vignoble dans le Bordelais.
Marié le 24 juin 1957 à Madeleine Ayache. Deux enfants : Françoise et Éric
Le docteur Trigo Mirallès vient en effet de mettre au point un concentré de jus d'orange, qu’il a appelé Naranjina, « petite orange » en espagnol. La bouteille de Naranjina est un flacon ventru qui contient du concentré d'orange. Au lieu d’un bouchon ordinaire, elle est fermée par une fiole renfermant elle-même de l'huile essentielle d'orange.
En 1936, c'est ce concentré, additionné d'eau sucrée puis gazéifié, que le docteur Trigo baptise «Orangina, soda de Naranjina » et que Léon Beton présente avec un succès immédiat à la foire d’Alger. Jean-Claude, âgé alors de onze ans, accompagne son père et observe.
La bouteille n’a pas encore trouvé sa forme définitive. Léon Beton, sûr de son succès, rachète la formule au pharmacien espagnol.
1939 : tout s’arrête avec le déclenchement de la guerre.
La renaissance algérienne
1946 : Jean-Claude Beton a terminé ses études d’ingénieur agronome et son service militaire en Allemagne. Malgré son jeune âge, il décide à son retour en Algérie de relancer la marque Orangina, avec l’aide de ses deux oncles maternels Lucien et Edmond Derai, lesquels lui avancent avec son père les fonds nécessaires.
Les années 1950 : Jean Claude Beton, à 26 ans, fonde le 23 janvier 1951 la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO). Convaincu que l’avenir de ce soda est tout tracé du fait de la médiocre qualité des produits distribués à cette époque, il commence par redessiner la bouteille en lui donnant cette forme unique qui deviendra célèbre, et il s’attache immédiatement à conquérir le marché algérien.
Tandis qu’il produit à Boufarik les concentrés, il accorde à deux embouteilleurs, les Ets Marin et les Ets Montserrat, des licences de fabrication et de distribution d’Orangina en Algérie. Il s’efforce de mettre en œuvre des méthodes commerciales modernes, pratiquant ce qu’on n’appelait pas encore couramment le marketing. Jean-Claude Beton comprend tout de suite qu’il doit s’attacher à gérer sa marque et sa communication. Sa formule commerciale n’est pas sans rappeler la méthode d’une célèbre maison américaine de soda aux extraits végétaux, lorsqu’il fournit le concentré qu’il fabrique et dont il a le secret à un réseau de concessionnaires embouteilleurs. Par la suite ce système lui permettra de se développer rapidement sur plusieurs territoires à la fois en ne disposant en propre que d’une infrastructure légère. Tout en demandant aux embouteilleurs de participer aux investissements, il les encadre et les encourage à mettre en place le produit en priorité dans les bars, mais aussi dans les stades, les casernes, les bals, et d’une façon générale en toute circonstance possible, lors des fêtes populaires, des événements sportifs ou culturels. Il faut partout occuper le terrain et être visible par le consommateur. Doté d’un fort charisme et d’un sens relationnel incontesté, Jean-Claude Beton est vite adopté par la profession. Les producteurs d’orange voient en lui un homme de poids, l’homme de la situation lorsqu’il s’agit d’écouler les récoltes et de développer la production, c’est-à-dire par voie de conséquence toute une région.
Les débuts sont néanmoins difficiles pour notre homme, qui doit relever trois défis : il n’est pas facile de faire accepter aux cafetiers la bouteille boule. Par ailleurs la concurrence est vive (Pschitt orange et citron, Vérigoud, Vittel Délice, Crusch, ainsi que de petites marques bien implantées localement). Le dernier handicap est le manque de notoriété que doit surmonter tout nouvel arrivant.
Après avoir bien installé sa marque en Algérie, au Maroc et en Tunisie, il décide de traverser la Méditerranée pour promouvoir Orangina en métropole.
La conquête de la France métropolitaine
Jean Claude Beton signe un accord de distribution en France avec les sociétés Fruidam à Paris, Denni à Strasbourg, Milles à Perpignan et la Rhodanienne de boissons à Marseille créée à l’occasion par lui-même, ce qui donne à la marque une stature nationale, et c’est ainsi que l’on trouve, dès 1953, la fameuse boisson à la pulpe d’orange sur les Champs-Élysées.
Par une belle journée de 1952, Jean Giraudy, qui est à la tête d’un puissant réseau national d’affichage, présente à Jean-Claude Beton un peintre affichiste en devenir : Bernard Villemot. Les deux hommes sympathisent et le jeune industriel demande à l’artiste de lui proposer la maquette d’une future affiche. Il faut qu’y figure en gros plan la petite bouteille ventrue et la formule « à la pulpe d’orange ». Ainsi Jean-Claude Beton a su tourner avec ingéniosité la règlementation qui interdit aux sodas de représenter le fruit dans leur publicité : il montre la bouteille, mais sa bouteille à la forme et la couleur du fruit ! Elle n’est pas seulement belle et charmante, c’est une bouteille-fruit, une bouteille-orange, Villemot rajoutera, trait de génie, un zeste d’orange en guise de parasol. L’idée, géniale parce que simple, explique en partie le succès de l’affiche, du produit et de l’entreprise.
La première campagne de 1953 est un succès. Elle obtient le grand prix de l’affichage et une longue collaboration va s’engager alors entre l’artiste et le jeune capitaine d’industrie. Plus de vingt-cinq affiches verront le jour. Cette collaboration ne s’arrêtera qu'à la mort de l’artiste en 1989. On reconnaît là un trait du caractère de Jean Claude Beton : sa fidélité à ceux qu’il apprécie.
Les années 1960 : Jean Claude Beton communique sur tous les médias : les radios, la presse, l’affichage, le cinéma. Il organise des caravanes publicitaires et lance, au retour d’un voyage aux États-Unis, un nouvel emballage de six bouteilles en verre perdu, le cluster pack.
Il s’intéresse à la publicité télévisée dès ses commencements en France et réalise en 1969 son premier spot.
Les années 1970 : Pour accompagner la montée en puissance de la grande distribution, Jean Claude Beton lance de nouveaux conditionnements et travaille avec les plus grands pour la création de nouveaux films publicitaires à succès.
Il crée la Confrérie de l’orange.
Jean-Claude Beton lance Orangina aux États-Unis sous le nom d’Orelia en 1978.
Les années 1980 : en janvier 1984 la marque Orangina rejoint le groupe d’alcool Pernod Ricard, qui souhaite se diversifier. Jean Claude Beton devient administrateur de ce même groupe. En 1989 Françoise Beton, fille de Jean-Claude, diplômée de Sup. de co Marseille, sait capter adroitement l’air en vogue du moment, la Lambada, pour la mettre au service de la marque.
Les années 1990 : Jean Claude Beton prend du recul et devient président d’honneur d’Orangina. Il cède son fauteuil de président à Michel Fontanes.
Aujourd’hui Jean-Claude Beton se consacre à la tête de sa société Forbees au devenir de son vignoble dans le Bordelais.
Marié le 24 juin 1957 à Madeleine Ayache. Deux enfants : Françoise et Éric
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