mercredi 21 novembre 2018

AMIS POUR LA VIE......MALGRE TOUT DE HUBERT ZAKINE


Chapitre 2

Victor fut le premier à débarquer chez Jacky qui ne lui laissa pas le temps de respirer.
--Jamais, tu devines ?
--Qu’est-ce que je dois deviner ?
--Si je te le dis, c’est pas la peine que tu devines !
--Oui mais tu me dis que jamais je devinerais alors, c’est même pas la peine que je cherche !
--Oh putain, que c’est difficile de se faire comprendre !
--Tu n’as qu’à parler français, je comprendrais !
Roland sentit que ses amis ne s’en sortiraient pas, aussi, il arrêta les frais !
-- Vous êtes  aussi cons l’un que l’autre ! Richard, il a niqué Colette !
--La Colette de Paulo ?
--Eh bien sûr, pas la Colette des Misérables !
-- Dans les Misérables, c’est pas Colette, c’est Cosette ! Rectifia Roland
--Alors, Richard  a niqué Colette ou Cosette ?
--Putain, il fait le con ou il est vraiment con ?
Victor sentit qu’il était temps d’arrêter de jouer l’incrédule.
--Vous êtes tellement nuls que ça m’amuse de vous berner ! Alors, comme ça, Richard, il a niqué Colette ! C’est Paulo qui vous l’a appris ou Colette….. ou bien Richard?
--Mais on s’en fout de savoir qui c’est qui nous l’a appris……l’essentiel, c’est que Richard il a donné le compte à la copine de Paulo.
--Ouais, mais tu es sûr, sûr…………
-- J’en suis sûr…c’est Paulo qui me l’a appris ! S’énerva Jacky.
Victor redevint sérieux.
--Richard a pété les plombs, ce n’est pas possible.
Bien que très contrarié, Roland considéra que Richard avait néanmoins des circonstances atténuantes.
--Il faut bien reconnaitre que Colette  faisait tout pour se faire remarquer avec sa poitrine agressive et son cul à rendre la vue à un aveugle.
 --Ah ça y est ! C’est de la faute de Colette si elle est belle ! Qu’est-ce tu aurais voulu, qu’elle s’habille comme une nonne. Demanda Jacky.
-- Entre s’habiller comme une nonne et avoir la mini-jupe à ras le bonbon, il y a la même différence qu’entre Raquel Welch et Paulette Carton ! Et puis, il faut bien le reconnaitre, même les aveugles voyaient qu’elle faisait tout pour accrocher le regard de Richard.
--Elle le draguait pas, elle est coquette, c’est une femme, tout simplement, elle aime plaire ! Plaida Jacky.
--Elle aime tellement plaire que chaque fois qu’elle me regarde, j’ai l’impression qu’elle m’envoie une invitation en trois exemplaires. Appuya Roland qui aurait bien aimé goûter au fruit défendu.
--Tu prends tes rêves pour de la réalité ! Regarde-toi dans la glace, tu ressembles au petit gros de Bud Abbot et Lou Costello !
--Va te faire un amant, va !
Malgré la gravité du moment, ils ne purent s’empêcher de s’esclaffer et de dérider une atmosphère bien pesante.
--C’est vrai qu’ils étaient comiques ces deux-là !

Jacky n’en démordait pas. Le seul fautif, c’était Richard !
--Comme il a dit l’autre, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Lâche Roland qui pense que Colette avait tout bonnement récolté ce qu’elle avait semé.
--Putain, Roland, ta as fini de jouer les philosophes……. Pour tout dire, moi aussi, je trouve qu’elle draguait Richard. Enchaina Victor. Et même, on aurait dit que Paulo  s’en fichait !
Jacky, calmement, lentement, s’assit et tenta de le rallier à la cause de Paulo.
--Victor, même si elle draguait Richard, ce que je doute fortement, c’était une raison pour bananer Paulo ?
--Bien sûr que non ! Mais pour défendre Richard, Colette, ça doit être une bombe au lit !
--Mais, ce n’est pas le problème, tête de con ! Tu te rends compte ! Richard lui a tapé sa gonzesse ! Richard, c’était comme son frère.
-- Eh bien, si c’est comme son frère, ça ne sort pas de la famille ! Plaisante Victor ce qui déplut souverainement à Jacky qui se désolait de ne pas avoir réussi à  rallier Victor à sa cause.
Il prit le téléphone et s’isola pour passer un coup de fil à Paulo  en maugréant.
--Putain ! Plus con tu meurs !

--Alors,  il vient ou il ne vient pas? Demanda Roland.
--Aouah, il est trop énervé.
--Je n’aurais pas dû le laisser seul. Avoua Victor.
--Pourquoi, il a peur du loup garou?
Sans faire attention à la boutade de Roland, Victor enfonça le clou.
--C’est qu’il faisait une drôle de tête !
--Si c’est que ça, il  a toujours  eu une drôle de tête ! Se rappela Roland.
-- Avant qu’il rapplique, s’il rapplique un jour, si on parlait un chouïa des gros tétés de Colette ? Proposa Victor qui n’appréciait pas du tout les discussions sérieuses.
--C’est vrai qu’elle a de sacrés nichons! Enchaina Roland.
--Il a dû se régaler, ce pourri ?
--Tu crois que Paulo avait conscience de ce qu’il avait entre les mains ?
--Aouah, les tétés, ce n’est pas sa tasse de thé ! Oh putain, en plus, je fais des vers sans en avoir l’air comme Victor Hugo les faisait sur son pot.
--Putain, tu connais tes classiques, hein !
--Tu crois que Paulo n’aime pas les tétés ?
--Il les aime….comme il aime la soubressade ou les beignets arabes. Il n’en ferait pas des folies……..contrairement à moi !
--Et à moi !
--Oh, vous avez fini, ouais ! On dirait que ça vous  en touche une sans faire bouger l’autre ! S’emporta Jacky qui ne comprenait pas la désinvolture dont faisait preuve ses amis.
Victor, sans se soucier de la remarque de Jacky, persévéra, encouragé par Roland.
--Purée, en parlant de folie…..
--Oh c’est fini, ouais ! Répéta Jacky.
--Lâche-nous un peu, monsieur casse-couilles.
Roland sentant l’atmosphère devenir belliqueuse préfèra alors  changer de sujet.
-- Et s’ils  arrivent en même temps ?
--Paulo et Richard ?
--Non Laurel et Hardy, eh bien sûr, Paulo et Richard.
--Mais tu n’as pas dit que Paulo ne venait pas ?
--Avec lui, on ne sait jamais !
--Oh tu déconnes ?
--Ce que je sais, si Paulo vient c’est qu’il se sera calmé. Soit tranquille, Jacky, il n’y aura pas de Saint- Barthélémy chez toi !
Roland, éternellement optimiste, tempéra ses amis.
--Aouah,  il n’est pas du genre à se battre pour une gonzesse, croyez-moi ! Je me rappelle, à Alger, il n’avait pas bronché quand la petite Carmen, elle lui avait préféré  Capo.
--Il avait 12 ans ! C’est tout juste s’il ne faisait pas encore pipi au lit.
Le rire était entré en douceur dans leurs propos. Roland était aux anges. Même Jacky plaisantait  en se souvenant de leur jeunesse. Ils profitaient de l’absence de Paulo et Richard pour redessiner l’amitié avec un A majuscule en redevenant les chitanes algérois qu’au fond, ils n’avaient jamais cessé d’être.
--Bon, c’est pas tout que Paulo vienne ou pas, Richard, lui,  va venir. Prévint Jacky.
-- Qu’on crève l’abcès une bonne fois pour toutes et puis basta !
--Basta, c’est bien gentil mais le cocu dans l’affaire, c’est Paulo et seulement Paulo ! Se lamenta Jacky qui redevint l’empêcheur de tourner en rond.
--C’est pas toi non plus ! A moins que……
--Va niquer les mouches, va !
Victor, qui faisait toujours confiance à la fatalité orientale, ne se démonta pas.
--Aouah, quand ils se verront,  ils vont tomber  dans les bras l’un de l’autre……et peut-être, ils  vont comparer les performances de Colette au lit.
--Oyé, oyé, la nouvelle madame Soleil est arrivée. S’écrie Roland.
--La nouvelle tête de con ouais ! Non, mais tu entends ce que tu dis !
--Eh bien, quoi ! Ce n’est pas ce qu’on faisait quand on était jeune ?  Comparer les gonzesses !
--Prenez le relais parce que la crise cardiaque, elle me guette.



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