La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), une autorité administrative importante en France, vient d’interdire cette semaine l’utilisation d’une nouvelle application de sécurité israélienne à Nice. Cette décision controversée survient alors la France s’est réveillée sur une prise d’otages qui a eu lieu dans un supermarché de Trèbes (sud-ouest de la France).
La CNIL a interdit, ce mardi 21 mars 2018, à la ville de Nice de
poursuivre le test de Reporty, une application israélienne permettant
d’appeler la police en direct en vidéo depuis son téléphone portable,
dans une décision aussitôt dénoncée comme « dogmatique » par le maire de
la ville Christian Estrosi.
« Ce sont les terroristes et ceux qui veulent porter atteinte à notre démocratie qui bénéficient de cette décision »,
a accusé M. Estrosi dans un communiqué où il révèle le verdict de la
Commission nationale de l’informatique et des libertés quant à cette
application testée depuis la mi-janvier 2018 dans sa ville.
« Une nouvelle fois, sans réelle explication ni motivation, la
CNIL s’oppose aux initiatives prises en matière de sécurité en
brandissant la protection des libertés individuelles comme étendard », regrette le maire de Nice, estimant que la commission « fait encore une fois la preuve qu’elle ne vit pas avec son temps ».
« Pourquoi ce qui est juste en Grande-Bretagne, en Belgique ou en Allemagne serait condamnable en France ? », poursuit
M. Estrosi dans ce communiqué, en appelant à ce qu’une autorité
européenne soit réellement créée en lieu et place de la CNIL.
« L’expérimentation est évidemment suspendue », précise le maire
de Nice, en ajoutant avoir saisi le ministre de l’Intérieur « pour
qu’une base légale puisse être trouvée afin de pouvoir expérimenter ce
type de technologie ».
« En tant qu’homme de droite, je considérerai toujours qu’on ne
gagne pas la guerre avec les lois de la paix et qu’il nous faut nous
adapter en permanence pour combattre la délinquance et le terrorisme,
qui eux évoluent chaque jour », ajoute Christian Estrosi.
L’application Reporty,
développée en Israël par la start-up de l’ancien Premier ministre Ehud
Barak, était actuellement en test auprès de 2 000 personnes, des agents
de la ville de Nice, des comités de quartier ou encore des membres du
réseau « voisins vigilants ». Un bilan devait en être fait d’ici
quelques jours.
L’opposition municipale socialiste noyautée par les milieux arabes avait dénoncé « une
démarche contestable sur le fond et inadmissible sur la forme (…) qui
ressemble à l’organisation d’un processus de délation généralisé ».
Nice, dont la police municipale est la première en France en
effectif, est quadrillée par 1.950 caméras de vidéosurveillance, soit 27
au kilomètre carré, un record dans l’Hexagone.
La France préfère donc courir le risque du terrorisme que d’adopter une nouvelle solution de sécurité made in Israël.
Trois français ont été tuées, ce vendredi 23 mars 2018, par un
islamiste abattu à Trèbes, près de Carcassonne. L’assaillant, qui s’est
déclaré être « un soldat de l’organisation État islamique » a également blessé seize personnes dont deux sont dans un état grave.
L’assaillant marocain, identifié comme Redouane Lakdim, était
délinquant fiché S pour « radicalisation et liens avec la mouvance
salafiste » depuis 2014.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.
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