Les
héros sont fatigués ! Monte cassino à pieds ! Marche ou crève !
Les pieds y se colorent de noir pour se distinguer des autres Français. Y
savent pas encore qu’ils seront lavés dans un torrent de sang et de boue !
Bou allah sardek ! Mais prenons le temps car qui va piano va
sano ! Soumlah marsek ou du calme !
Comme tu veux tu choises !
L’école
elle retrouve ses instituteurs juifs. Le temps de l’insouciance est revenu. Le
temps de l’école aussi. La cloche de la rentrée, elle nous tape le coup du
revenez-y ! Les leçons et les devoirs, l’instruction civique, l’histoire, la
géographie, le préau et tout le reste ! La ruée vers l’or à côté
c’est de la zoubia. Charlot y peut aller
se rhabiller. Mais les élèves y préfèrent les jeux de leur âge ! Tchapp’s
et noyaux, carrioles et toupies, billes et football.
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Hier,
le cimetière de Bône, envie de mourir y te
donnait. Mais la vie, petit à petit, elle reprend la main ! De
fatmah ! 5 dans tes yeux ! D’abord, Bône c’est là où le bon dieu il a
perdu ses savates. Et puis y en a marre de parler des morts et des cimetières.
Mais les hommes y peuvent plus se passer des armes. Un jour y construisent et
le lendemain y détruisent ; Faudrait savoir ! C’est où la Chine et
l’Indochine ! Les femmes elles adorent chiner ! Mais elles savent pas
ce que ça veut dire indochiner. Leurs hommes, elles veulent les garder à la
maison. Auprès d’elles et de leurs
chitanes ; y en a assez de la guerre ! La vie elle est si belle et si
belles sont les plages d’Alger ! C’est
loin l’Indochine !
Alors
Bab El Oued y décide d’oublier. Les oublis, c’est craquant au jardin
Guillemin ! Tape cinq mon ami ! De nouveau tous pour un et tous des
frères ! Même les juifs ! Comme avant
Pétain, putain, dé !
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L’an
prochain à Jérusalem ! Israël y relève la tête grâce à l’ONU que De Gaulle
y qualifiera de « machin ». Ça y est,
les Hébreux y jouent les ténébreux en terre sainte ! Les juifs d’Alger y sont contents comme quand le Gallia y marque un but ! Illié illié
illié ! Inch’allah, grâce à dieu et baroukh achem ! Seulement, Allah
il est de mauvaise foi. Il aurait perdu la foi
mais quelle foi ? Il était une fois Allah, Jésus ou de Moïse !
Dieu seul y sait ! Toujours on dit qu’impossible n’est pas
français ! Mais à savoir si le dieu
des Arabes y comprend le français ! Aussi, la guerre sainte elle
recommence contre les juifs ! En terre
sainte ! Après les Allemands, c’est le tour des Arabes. Les fous d’Allah y
remplacent les fours d’Hitler ! D’une main y prient et de l’autre, y
z’égorgent !
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1950 :
Les Saint-eugénois plus beaux que les Bel
abbésiens. L’ASSE elle remporte la coupe d’Afrique du Nord
contre le SCBA. Alger y bat Oran à Oran !
La revanche, elle promet !
Le
sport, c’est la santé mais le travail aussi c’est la santé. Va comprendre
quelque chose ! Quel cassement de tête !
La
vie elle est belle en cette année 1950 ! La famille, l’amitié, le cinéma,
la boxe, le football, la mer, la mouna, sidi ferruch, le rire, c’est la grande
farandole de l’insouciance ! Le bonheur comme s’il en pleuvait !
Le « Vespa » il débarque d’Italie suivie du Rumi et du Lambretta. Casanova y lève que dalle sans scooter alors
que Quasimodo y tombe tout ce qu’y veut avec son Vespa,
son Rumi ou son Lambretta! Sans parler de la Puch ! Faudrait
savoir, y lève ou y tombe ?
Dès
la première paie, Quasimodo y se paye un Vespa
tout rutilant à crédit. Don Juan sans emploi y lève que des sacs de pommes de
terre ! En un mot comme en cent, y fait
tintin. Tout juste si y peut se payer le tramway nommé désir ! Aller en
ville pour jouer les zazous, c’est pas l’envie qui lui manque, c’est
l’argent, le flouze, le pognon !
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Dans
Alger, les tirailleurs sénégalais, noirs comme l’ébène, y ressemblent aux
« madame Bono », qui font la pluie et le beau temps avec leurs
castagnettes en fer ! Les uniformes y remplacent les gandouras !
Quand y descendent de la montagne, y pleut du balcon de la menue monnaie que
les chitanes y chapardent aux « madame Bono ». C’est la ruée vers l’or version Bab El Oued. Ça fait de l’animation dans les quartiers pour pas
cher. L’animation dans les immeubles, c’est surtout l’affaire de la télévision.
Dès qu’un voisin y se paye un poste, les enfants du quartier y jouent les envahisseurs.
Madame « sans gêne » elle
envoie ses chitanes voir le film chez le voisin. Mais Madame « avec
gêne » elle interdit à ses enfants d’embêter la voisine. Le spectacle, il
est dans la rue, pas à la télévision ! Au théâtre ce soir avant l’heure.
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