lundi 1 février 2016

Extrait de "CONSEIL DE FAMILLE" de BIBI (que je commence à peine)



Extrait de "CONSEIL DE FAMILLE" de BIBI (que je commence à peine)

Guy, l’ainé de la fratrie Saada coulait des jours heureux auprès d’une amie d’enfance qu’il avait épousée en 1961. Suzy lui avait donné deux garçons, deux amours gâtés par des grands-parents gâteaux. Doté d’une belle réputation auprès d’une clientèle triée sur le volet, il avait refusé le poste de directeur d’une clinique du 16ème afin de ne pas devenir esclave de son métier.
Jacky commençait à se tailler une belle renommée dans le milieu judiciaire. Avocat, il était parvenu à décrocher deux affaires très importantes menées en main de maitre jusqu’au dernier round qu’il avait remporté. Depuis, il était considéré comme la valeur montante de la justice d’affaire à Paris.
Muriel, son épouse qui avait mis au monde deux filles, attendait un troisième enfant qui serait, à n’en pas douter, le garçon tant espéré par le père et les grands-parents.
Sonia, la petite sœur, était célibataire car, disait-elle, elle ne pouvait mener de front une vie familiale et une vie professionnelle. Tout au moins jusqu’à présent. A 29 ans, elle semblait prête à franchir le pas qui mène au mariage. Elle fréquentait un garçon de la communauté rencontré lors d’un mariage et semblait-il, le déclic s’était opéré ce jour-là.
Samuel, Sam pour les intimes, joueur quasi professionnel à ses heures, vivait de l’air du temps sans se soucier des apparences. Il adorait flâner dans les rues de Paris à la recherche d’un regard féminin. La solitude lui convenait parfaitement. Il pouvait laisser libre cours à son penchant pour les bouquinistes de la Seine ou déambuler au jardin des Tuileries et rester des heures à regarder les bambins nourrir les moineaux de Paris sous les yeux de leurs jeunes et jolies mamans. Mais quand le froid le paralysait, il retrouvait des amis algérois au café de la rue des petites écuries ou sa jolie maitresse pour un après-midi de débauche au creux d’un lit dévasté.
Ainsi se déroulait la vie de la famille Saada.

Jusqu’au jour, où la chance lui tourna le dos. Alors que tout lui réussissait dans sa vie de bohème, la superstition lui annonça que la fête était finie.
Tout commença lorsqu’Inès, la maitresse de Sam lui annonça le départ de son mari pour un poste aux Etats-Unis.
--Tu n’as qu’un mot à dire et je reste !
--Tu restes ? Et ton mari, tu le laisses partir seul ?
--Pourquoi pas ?
--Tu divagues ou quoi ? Tu penses qu’il acceptera que sa femme vive à Paris et lui à …… ?
--Washington ! Il acceptera!
--Il peut également te flinguer ! Ajouta Sam.
--Penses-tu! Tu ne le connais pas ! Il est prêt à tout pour sa carrière ! Pas pour sa femme !
--Je ne veux pas être celui par qui le scandale arrive. Tu prends tes responsabilités toute seule comme une grande.
--Tu ne tiens pas à moi ! Affirma Inès peinée de la réaction de son amant.
--Si, je suis très bien avec toi mais tu me connais, je suis attaché à toi mais je ne veux pas être ligoté par mes sentiments. Je suis comme ça, c’est à prendre ou à laisser.
--Jusqu’au jour où tu te feras attrapé par une demoiselle.
--Il n’est pas venu ce jour. J’aime trop ma liberté. Et puis, de toi à moi, tu es mariée et tu es libre comme le vent Alors ????
--Si je te comprends à demi-mot, tu préfères que je reste en France sans t’ennuyer avec mon amour ?
--Garder mon libre arbitre, voilà ce que je veux !
--Et moi, dans tout ça ?
--Toi, tu as le choix ! La raison ou le cœur ?
Inès regarda Sam droit dans les yeux, afin de le jauger et lâcha.
-- Tu me laisses le choix ? Elle plissa ses jolis yeux bleus ……Alors, ce sera le cœur plutôt que la raison ! Lança-t-elle, comme un défi.
--Comme tu veux !
Sam n’osait se l’avouer mais considérait que le choix d’Inès lui importait bien plus qu’il ne le laissait entrevoir. Toujours son indépendance qui finirait, un jour ou l’autre, par lui laisser des cicatrices au cœur !
Inès faisait partie de ses nombreuses conquêtes. Sans se prendre au sérieux, il avait papillonné de fleurs en fleurs sans trop se poser de questions. Depuis quelques mois, Inès lui procurait, des instants de plaisir incomparables et le train de sa vie dissolue paralysait le trafic de ses sentiments.
La vie de couple demandait un engagement de tous les instants qu’il n’était pas encore prêt à assumer. Sa situation amoureuse lui convenait parfaitement malgré sa mère qui n’acceptait pas le célibat de son fils. Une maitresse sensuelle et disponible, amoureuse mais pas trop envahissante, une liberté totale de rentrer et de sortir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, le poker au casino de l’opéra, le Parc des Princes pour se défouler comme à Alger même si l’A.S.Saint-Eugène d’Alger lui brulait encore la mémoire, que demander de plus à l’existence.

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