mardi 1 septembre 2015

Lettre de près de 200 généraux et amiraux américains au Congrès

Lettre de près de 200 généraux et amiraux américains au Congrès
Près de 200 généraux et amiraux américains à la retraite demandent instamment au Congrès de rejeter un accord à très hauts risques pour les Etats-Unis, leurs alliés, le Moyen-Orient et le monde.

Le 25 août 2015

Hon. John A. BoehnerSpeaker of the House United States House of Representatives
Hon. Nancy PelosiMinority Leader United States House of Representatives
Hon. Mitch McConnellMajority Leader United States Senate
Hon.Harry ReidMinority Leader United States Senate

Chers Représentants Boehmer et Pelosi et Sénateurs McConnell et Reid

Comme vous le savez, le 14 juillet 2015, les États-Unis et cinq autres nations ont annoncé qu'un Plan d'Action Final Conjoint (JCPOA, Joint Comprehensive Plan of Action) avec l'Iran avait été adopté pour empêcher ce pays de développer des armes nucléaires. En tant qu'anciens officiers, hauts responsables militaires, nous jugeons que l'accord n'aboutira pas à l'effet recherché. La levée des sanctions contre l'Iran et l'allocation de milliards de dollars à ce régime au cours des 10 prochaines années sont contraires à la sécurité d'Israël et du Moyen-Orient. Le processus d'inspection prévu par le JCPOA n'est pas crédible, ni la possibilité de retour immédiat aux sanctions déjà levées dans le cas où l'Iran violerait l'accord. En cela et pour d'autres raisons, le JCPOA pourrait menacer la sécurité nationale et les intérêts vitaux des États-Unis, et il doit donc être désapprouvé par le Congrès.

Tel qu'il est construit, l'accord ne parviendra pas à «barrer toutes les voies» permettant l'acquisition d'armes nucléaires par l'Iran. Au contraire, il fournit de fait à l'Iran une voie légitime pour y parvenir, simplement celle du respect des dispositions de l'accord lui-même. Le JCPOA permet de préserver et d'améliorer toutes les infrastructures dont les Iraniens ont besoin pour produire une bombe nucléaire. En particulier, l'Iran est autorisé à poursuivre l'enrichissement de l'uranium ; à développer à tester des centrifugeuses avancées ; et à continuer le travail sur son réacteur à eau lourde d'Arak pour le plutonium. Prises ensemble, ces concessions permettent aux Iraniens, au pire, de disposer d'une option immédiate pour le saut nucléaire [breakout], et au mieux, d'une première capacité nucléaire dans une décennie.

L'accord n'est pas contrôlable. Selon les termes du JCPOA et d'un accord secret annexe (auquel les États-Unis ne sont pas parties), l'Agence Internationale pour l'Énergie Atomique (AIEA) sera responsable des inspections. Celles-ci seront soumises à des limitations si sévères qu'elles empêcheront toute détection fiable des fraudes iraniennes. Par exemple, si l'Iran et les inspecteurs ne parviennent pas à se mettre d'accord concernant un site donné, il faudra au moins 24 jours de délai avant que l'AIEA puisse y accéder. L'accord exige aussi que les inspecteurs informent l'Iran par un écrit des raisons de leurs doutes concernant un site non déclaré, ce qui en retardera d'autant l'accès. Plus important, ces inspections ne pourront pas concerner les sites militaires iraniens, là où les efforts de développement des armes nucléaires seront le plus probablement localisés. Dans le processus du JCPOA, il y a un risque substantiel pour que le recours aux renseignements US soit empossible, alors que l'AIEA compte souvent sur nos données sensibles en cas d'activité douteuse ou interdite.

Alors qu'il ne permet pas de prévenir le développement d'un potentiel de production d'armes nucléaires iraniennes, l'accord consent environ 150 milliards de dollars ou plus à l'Iran au titre de la levée des sanctions. En tant qu'officiers de l'armée, nous estimons qu'il est déraisonnable que des ressources de cette importance puissent être attribuées à un régime qui en utilisera une partie pour poursuivre son soutien au terrorisme en Israël, à travers tout le Moyen-Orient, et au niveau mondial, directement ou indirectement, comme l'administration Obama elle-même l'a reconnu. Ces activités seront d'autant plus meurtrières que le JCPOA lèvera l'embargo international sur l'accès de l'Iran aux armes conventionnelles avancées et à la technologie des missiles balistiques.

En résumé, avec cet accord l'Iran sera beaucoup plus dangereux, le Moyen-Orient sera encore plus instable et de nouvelles menaces contre les intérêts américains et ceux de nos alliés vont se manifester. Selon notre avis de professionnels, loin d'être une alternative à la guerre, le Plan d'Action final Conjoint permettra probablement au régime iranien de poursuivre la guerre qu'il a engagée contre nous depuis 1979 avec des risques beaucoup plus élevés pour nos intérêts nationaux de sécurité. Nous demandons donc instamment au Congrès de rejeter cet accord nuisible.

Sincèrement

Lien vers l'original

Traduction : Jean-Pierre Bensimon

 
 
 
 
 
 

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