L’AN PROCHAIN A
JERUSALEM
Alors, la tentation de
connaître le pays de ses ancêtres, "L'an prochain à JERUSALEM ",
devient évidente, pressante, obsédante. L'adolescent se fiche du tourisme. Son
objectif se confond avec celui de tout un peuple à la recherche de ses racines.
Son apprentissage de l'âme israélienne passe obligatoirement par un séjour à la
source de vie du pays: le Kibboutz. Il y découvre un monde à part, aux
confluents du communisme et du socialisme pur, aux antipodes des dogmes énoncés
par une intelligentsia fortunée, embourgeoisée et utopique. Ici, tout est partage,
tout est connivence, tout est humilité. Valeurs puisées à la source des
épreuves, des exodes et des errances.
Plus tard, il
repensera à ses années de jeunesse avec un trouble certain. Citoyen israélien
par la divine loi du retour, il regrettera en France de n'avoir tutoyé son rêve
qu'épisodiquement. Lors de ses différents séjours à Jérusalem, Natanya ou
Tel-Aviv. Pourtant, l'envie de s'installer en terre promise sonna plus d'une
fois à sa porte mais ses parents étaient trop vieux pour entamer une nouvelle
vie au soleil d'Israël.
D'autres quittèrent
l'Europe, les Etats-Unis, l'Afrique du Nord, avec l'étoile de DAVID dans le
regard et le Mur des Lamentations dans le cœur. Le courage en plus.
Microscopique élément
d'une diaspora essentielle à la survie d'Israël, il participe de toute la force
de ses convictions religieuses et intellectuelles à l'animation de la communauté
de sa ville d'adoption. A l'instar de l'éducation qui lui fut délivrée par son
père, il enseigne la parole de l'Eternel à ses enfants en les inscrivant, dés
le plus jeune âge, au Talmud Thora qui mènera les garçons sur le chemin béni de
la "Bar Misvah". Leur confiant le soin de réciter les prières du
"seder" les soirs de "shabbat", le regard embué de larmes
avec la complicité souriante d'une maman admirative pour "les yeux de ses
yeux".
Puis lorsque la
vieillesse viendra frapper à sa porte, la tignasse enfarinée et la rondeur
apparue, il évoquera l'Eternel avec l'immense satisfaction d'avoir apporté sa
pierre à l'édifice d'Israël, si souvent fissuré par les ignobles et les lâches.
Au delà de sa fierté, il aura déposé dans la corbeille de ses épousailles avec
le judaïsme, des pétales de roses et des bleus cyclamens qui parfumeront son
arbre de vie. Apothéose d'une existence consacrée à la défense de son identité
religieuse. Il pourra alors, reposer en paix dans le grand cimetière des hommes
qui ont assuré leur descendance. S'élèvera alors, chaque année, dans le silence
du Temple de Jérusalem, le "quaddish" chanté, en son honneur, par le
fils aîné.
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