Faisant fi de l’histoire et de la situation géopolitique
actuelle, l’Occident continue de célébrer le narratif palestinien.
Le Moyen-Orient est la proie des flammes ; musulmans chiites et sunnites s’affrontent sans merci au nom d’un même Dieu. Les victimes se comptent par centaines de milliers, mais l’Occident ne semble guère s’en préoccuper. Il continue à soutenir que si un Etat palestinien voyait le jour, la paix reviendrait immédiatement, et que si cela n’arrive pas, Israël en est le seul coupable. Après tout, il est plus facile de blâmer l’unique Etat juif – et seule démocratie de la région – que 22 pays arabes se réclamant de l’islam, religion qui commence à inquiéter sérieusement l’Occident et qui progresse en Europe. C’est à se demander si l’Union européenne
Le Moyen-Orient est la proie des flammes ; musulmans chiites et sunnites s’affrontent sans merci au nom d’un même Dieu. Les victimes se comptent par centaines de milliers, mais l’Occident ne semble guère s’en préoccuper. Il continue à soutenir que si un Etat palestinien voyait le jour, la paix reviendrait immédiatement, et que si cela n’arrive pas, Israël en est le seul coupable. Après tout, il est plus facile de blâmer l’unique Etat juif – et seule démocratie de la région – que 22 pays arabes se réclamant de l’islam, religion qui commence à inquiéter sérieusement l’Occident et qui progresse en Europe. C’est à se demander si l’Union européenne
C’est à se demander si l’Union européenne et les
Etats-Unis connaissent l’histoire de la région et surtout s’ils ont bien
réfléchi aux conséquences catastrophiques que pourrait avoir la création d’un
Etat palestinien, surtout en ce moment.
Aussi curieux que cela puisse paraître pour certains,
il n’y a jamais eu d’Etat palestinien. Pendant des siècles, musulmans, chrétiens
de toutes obédiences, juifs ou Kurdes ont évolué dans un vaste empire ottoman
dont aucune des divisions administratives au Moyen-Orient ne s’appelait
Palestine. C’est de façon tout à fait arbitraire que la France et l’Angleterre,
se partageant des zones d’influence, ont établi de nouvelles divisions, après la
défaite ottomane de la Première Guerre mondiale. Ainsi sont nés la Syrie (dont
le Liban a été détaché plus tard, ce que Damas a difficilement accepté), l’Irak
et la Palestine. L’une des raisons pour laquelle la Palestine n’a pas été
rattachée à l’époque à la Syrie ou à l’Irak est la fameuse déclaration Balfour
par laquelle la Grande-Bretagne s’était engagée à favoriser la création d’un
foyer national juif.
La Société des nations a entériné ces divisions et les
puissances mandataires ont été chargées de préparer les nouvelles entités à
l’indépendance. Les Arabes qui vivaient dans la Palestine mandataire se sont
donc trouvés séparés de leurs parents ou de leurs tribus en Syrie et en Irak.
Mais la Grande-Bretagne a rapidement détaché les quatre cinquièmes de cette
Palestine pour y créer un nouvel Etat, la Transjordanie, qui a ainsi reçu tous
les territoires situés sur la rive orientale du Jourdain.
Les Arabes restant ont alors aspiré à être réunis avec
leurs frères en Syrie, en Transjordanie et en Irak. Ils rêvaient d’un nouveau
califat où les minorités chrétiennes et juives seraient des citoyens de seconde
zone. Non seulement ils ne voulaient pas d’un Etat juif, mais ils ne voulaient
pas créer leur propre Etat. Faut-il rappeler qu’ils auraient pu créer cet Etat
dans les années trente ; qu’ils auraient pu le créer en 1948 lors du vote des
Nations unies sur la partition ; et enfin qu’ils auraient pu le créer sur
l’ensemble de la rive occidentale du Jourdain et de Jérusalem-Est de 1949 à 1967
alors que ces territoires étaient sous contrôle jordanien ?
Faut-il encore rappeler que l’Organisation de
libération de la Palestine a été créée en 1964 et que sa charte stipulait : « La
Palestine dans les frontières du Mandat britannique est une seule unité
régionale dans son intégralité. » En clair, un appel à la destruction
d’Israël.
Changer de stratégie
Les pays résultant du découpage artificiel de l’empire
ottoman ont cherché en vain à trouver leur équilibre économique et politique.
Partout les tensions ethniques ou tribales ont entraîné rébellions et
révolutions sanglantes, rendant impossible la création d’un narratif national
qui aurait cimenté l’union nationale. Les suites désastreuses de l’intervention
américaine en Irak, puis plus tard les espoirs déçus d’un printemps arabe
trompeur ont réveillé l’islam radical qui, sous l’impulsion des Frères
musulmans, a été de succès en succès, de la Tunisie à la Libye, en passant par
l’Egypte et la Syrie. Parallèlement, l’Iran chiite poursuivait son rêve
d’hégémonie au Moyen-Orient en avançant ses pions – le Hezbollah au Liban et les
milices houthies au Yémen.
A la suite de la guerre des Six Jours et des accords
de paix conclus entre Israël et l’Egypte, les tentatives de négociations entre
Israël et les dirigeants palestiniens successifs se sont toujours soldées par
des échecs. Le moment est-il venu de faire un nouvel effort, alors que le
Moyen-Orient est au bord du gouffre ? L’Irak, la Syrie, la Libye, la Somalie et
le Yémen sont en pleine désintégration ; l’Egypte doit affronter le terrorisme
qui menace son intégrité et son développement économique. Un nouveau tout petit
pays, déchiré par des divisions internes, pourrait-il survivre ? Un pays qui
aspirerait à se développer à l’est aux dépens de la Jordanie et à l’ouest aux
dépens d’Israël ? Un pays convoité par le Hamas et l’Etat islamique qui feraient
de leur mieux pour s’en emparer ? Un pays qui, en dernière analyse, aurait
besoin de la protection d’Israël pour survivre. Et quid de Gaza qui ne cache pas
son intention de plonger la région dans une nouvelle et meurtrière
confrontation ? Cela ne signifie pas qu’une solution ne pourrait être trouvée.
Mais, pour cela, les dirigeants palestiniens devraient reconnaître une fois pour
toutes qu’Israël est un Etat juif qui a le droit d’exister en tant que tel, ce
qu’ils ne veulent à aucun prix. Au contraire, ils déploient tous leurs efforts à
promouvoir un narratif « historique » qui fait fi
Mandat britannique : frontières du territoire à
l’intérieur duquel le Foyer national juif devait être établi.
De l’Histoire, et dénie au peuple d’Israël tout lien
avec la terre de ses ancêtres. Les Israéliens ont eu le tort de ne pas
s’inquiéter à temps et aujourd’hui les dirigeants palestiniens revendiquent sans
vergogne un « Jésus palestinien ». Lorsqu’Israël a accordé l’autonomie aux
Palestiniens sur la plus grande partie de la Judée et de la Samarie – la rive
occidentale du Jourdain – le journal Le Monde n’a pas hésité à consacrer de
longs développements « aux festivités du premier Noël palestinien. » Qui se
souvient que Jésus était juif et que le mot Palestine n’apparaît pas une seule
fois dans le Nouveau Testament ?
Le Premier ministre israélien, lui, a compris le
danger qu’il y aurait à créer un Etat palestinien maintenant ; il sait que la
solution est à trouver dans un accord entre la Jordanie, les Palestiniens et
l’Etat juif, avec le soutien tacite de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite. On en
est loin. Les Nations unies, l’Union européenne et les Etats-Unis, qui
accentuent leurs pressions sur Israël, devraient réfléchir un peu et exercer
leurs considérable influence sur Ramallah. Israël a déclaré plus d’une fois
qu’il était prêt à des compromis douloureux pour arriver à une paix juste et
durable qui signifierait la fin du conflit. Les dirigeants palestiniens, eux,
détournent l’Histoire et poursuivent leur entreprise de diabolisation,
convaincus que l’Occident réussira là où cinq guerres ont échoué. •
L’auteur est ancien ambassadeur d’Israël en
Egypte.
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