mercredi 24 juin 2015

" ET NOS RACINES S'ENFONCERONT SOUS D'AUTRES CIEUX" de Hubert Zakine


Cet ouvrage sort dans quinze jours ainsi que  MON ENFANCE A L'ESPLANADE et LA LANGUE DE CHEZ NOUS AUTRES " le parler pataouète et judéo arabe qu'on parlait à Alger"
 
Indécence ! Le mot n’est pas trop fort tant il est inhumain d’être heureux en pareille circonstance. Mon regard se porte sur tous ces braves gens qui, au-delà de nos différences, seront, à jamais, mes compatriotes. Ils ont partagé les tourments et les joies d’un peuple sacrifié sur l’autel de l’Algérie Française que l’amère patrie n’a pas désirée conserver. Ils sont mes frères. Ils coururent sur les mêmes chemins de liberté, plongèrent dans la même méditerranée qui berça nos jeunes années, chantèrent la Marseillaise avec la même force et la même espérance au cœur. Ils revendiquèrent plus d’une fois leur attachement à l’ingrate  patrie sans en recevoir l’usufruit mais poursuivirent leur tentative de séduction jusqu’à épuisement. Ils ne savaient pas que la politique est une maison habitée par de fieffés menteurs dont le reniement est leur pain quotidien. Naïvement, ils se contentaient d’être heureux.

Etre heureux au-delà de la perte de tout ce qui faisait notre vie, replanter nos racines sous d’autres cieux moins cléments que celui de notre magnifique terre natale, reconstituer nos amitiés fraternelles par-delà l’enfance, une gageure impossible à relever pour certains mais pas pour ces fils de pionniers qui défrichèrent ce caillou qui ne s’appelait pas encore Algérie. Nous relèverons le défi que nous propose le grand, le beau, le généreux pays qui s’est déshonoré, la France. D’ici, quelques années, résonneront à ses oreilles les noms  de ces ingénieurs, savants, poètes, médecins, écrivains, musiciens, comédiens, entrepreneurs ou champions  issus  de notre belle Algérie française. Mais, en attendant, courbons l’échine, mes frères !

 

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