lundi 22 juin 2015

Dr Hollande & Mr Bouteflika: farces, mensonges et vidéos !

S’il subsistait encore l'ombre d'un doute sur le fait que la politique est affaire d’immoralité et de mensonges, François Hollande vient de le dissiper, avec ce jeu de basses manœuvres propagandistes auquel il s’est livré avec toupet, affirmant "Je ne suis pas médecin, mais ce que je peux vous dire c’est que la qualité de la discussion que nous avons eue pendant près de deux heures était particulièrement intense et particulièrement élevée….. il a toutes les capacités, et il l’a montré, pour apporter sa sagesse et son jugement pour régler les crises du monde". Du Amara Benyounès amplifié à l’exponentielle !

Nul doute que faire énoncer telles bévues au président français est une victoire, voire un haut fait d’armes pour la clique qui maintient Bouteflika dans un état végétatif flagrant pour perpétuer la rapine. Mais voir ainsi l’ambassadeur de France à Alger, Jack Lang et Laurent Fabius s’adonner à une terminologie bien choisie pour nous transformer les yeux hagards d’un moribond en étincelles de vie est tout simplement hallucinant de fourvoiement. A cet égard, les images du «petit journal» de canal plus, avec un zoom supplémentaire sur le raïs que les autres chaines de télévision n’ont pas osé montrer, n’a pas besoin de commentaires additionnels.

Dans cette surenchère de brossage et de farce insolites, la palme de l’arrogance revient certainement à l’ambassadeur d’Algérie en France, lequel s’offusque des questions du journaliste en répétant avec assurance et condescendance, à propos de la santé du président "C’est indécent ! C’est de l’indécence !". Mais qu’y a-t-il donc de si indécent à demander des nouvelles de quelqu’un qui pète la forme ? Mais nous le savons tous, de telles braillements sont le reflet d’une gêne et d’un sentiment d’apitoiement bien de chez nous envers un homme très affaibli. Tel emportement constitue en soi un aveu de la triste réalité ! Osez au moins l’avouer !

Jamais l’adage du terroir «cacher le soleil avec un tamis» n’aura pris un sens aussi absolu ; Il ne s’agit d’ailleurs même plus au moyen d’un tamis qu’ils cherchent à dissimuler la vérité sur l’agonie de Bouteflika mais avec un simple poil de chameau, alors qu’il suffit de visionner les images de canal plus pour se rendre compte de l’état d’inconscience profond dans lequel a sombré notre Raïs. Des images que l’on observe une seule fois, et qui ne donnent pas la moindre envie de les revoir, tant ce visage hagard vous laisse une impression de regard inconvenant jeté sur le hublot d’un sarcophage. Voilà où se situe la véritable indécence Monsieur l’ambassadeur; celle d’exhiber ainsi un moribond pour sauver vos petites places dorées. Et ce n’est pas en vous en prenant à un journaliste qui ne fait que son métier, mû par le seul devoir de vérité, que vous nous ferez oublier votre unique souci à l’endroit de Bouteflika, celui de perpétuer ce socle d’illégitimité sur lequel repose toutes vos carrières.

Nous montrer de telles images et les commenter par "le président Bouteflika m'a donné une impression de grande maîtrise intellectuelle, et même, c'est rare de rencontrer un chef d'État qui a cette alacrité, cette capacité de jugement" est, en langage peu raffiné, du grand "foutage de gueule" envers les peuples des deux rives de la Méditerranée, et une offense singulière à l’endroit des chefs d’état lucides que le président Français côtoie à travers le monde.

Nous savions le jeu politique pervers, mais à travers cet épisode, quasi burlesque s’il ne s’agissait de la vie d’un homme indubitablement inconscient de tout ce fracas qui se fomente sur son dos, les responsables Français viennent de fouler tout l’édifice de moral humaine sur lequel repose l’héritage de probité intellectuelle, dont le politique se doit d’en être le gardien, et sans lequel le mot civilisation n’aurait plus aucun sens.

Et ça ose s’étonner que le citoyen lambda s’éloigne des urnes lors de rendez vous électoraux, se méfiant de plus en plus de la chose politique.

Dieu que tout cela est pathétique.

Kacem Madani

 

                       
 
 

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