dimanche 1 juillet 2012

Les Bleus au kärcher . Tribune libre de Robert Ménard

Ras-le-bol des faux-culs. Ras-le-bol de ces journalistes, de ces « spécialistes » qui font semblant de découvrir que les Bleus n’ont pas changé, qu’ils sont, pour certains, de sales gosses, de petites frappes à qui on a envie de mettre une paire de gifles.
Ras-le-bol de ces responsables du foot qui semblent découvrir que la « charte de bonne conduite » de 2010 n’était qu’une feuille de papier, que Samir Nasri n’est pas « inélégant » mais seulement un grossier personnage.
Non, les « vieux démons » n’ont pas refait surface, ils ont toujours été là. Il fallait jeter tout ce monde par dessus bord aux lendemains du Mondial. Et faute de l’avoir fait, il faudrait aujourd’hui, comme le dit fort justement Mourad Boudjellal, le président du club de rugby de Toulon, finaliste du Top 14, « kärchériser cette équipe de France ». Et ne pas se contenter d’en sanctionner trois ou quatre comme s’apprêteraient à le faire les dirigeants du foot français.
C’est qu’on a l’impression de se répéter, de revoir la même scène depuis l’épisode de Knysna en Afrique du Sud. Y compris sur l’affaire des primes. 100 000 euros par tête de pipe quand, sur quatre matchs, on en a gagné un seul, oui, il y a de quoi crier au scandale.
Ces jeunes gens ont parfois un pois chiche à la place du cerveau mais ils savent compter : c’est eux-mêmes qui avaient négocié ce « petit » pactole – pour le commun des mortels s’entend – dans le cas où ils parviendraient au quart de finale de cet Euro 2012…
Aussi, je propose à Valérie Fourneyron, notre nouvelle ministre des Sports, une idée toute simple.
Que ces « petits caïds de banlieue », comme les avait nommés Roselyne Bachelot avec à propos, gagnent autant qu’ils peuvent dans leurs clubs respectifs, je vois mal au nom de quoi ou de qui on pourrait y trouver à redire.
Mais en équipe de France, les règles pourraient être différentes. On y représente la France, on porte son maillot. Nous n’avons aucune raison de supporter leur grossièreté, leur arrogance et, en prime, leur voracité financière.
J’ai entendu des socialistes répondre à ceux qui craignaient qu’en encadrant les salaires des patrons des entreprises publiques, on voit ces très chers P-DG fuir à l’étranger, je les ai entendus répliquer qu’on trouverait toujours des gens tout aussi capables pour prendre la relève. Je suis sûr qu’on pourrait faire le même pari avec les Bleus. D’ailleurs, quand on voit leur indigence sur le terrain, on ne prendrait guère de risques…

Robert Ménard est journaliste et fondateur de l’association Reporters sans frontières.

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