Le conflit israélo-arabe autour de la terre d'Israël n'était pas inévitable.
Pour en arriver à cette conclusion, le Professeur Isaiah Friedman s'interroge sur la position des Arabes de Palestine vis-à-vis des nouveaux arrivants juifs.
Les paysans palestiniens, donc la plupart des Arabes du pays en ce temps-là, se sont réjouis de la venue des sionistes, et avaient même des intérêts en commun avec eux, selon une vieille thèse sioniste.
Pourtant, en aout 1921, une délégation arabe venue de Palestine s'est rendue à Londres.
Elle y a rencontré le haut-commissaire pour la Palestine, Herbert Samuel, et lui a demandé l'annulation de la Déclaration Balfour, par laquelle l'empire britannique se prononçait en faveur de l'établissement d'un Etat juif en Palestine.
Pour Friedman, une grande majorité des Arabes du territoire n'a pas répondu aux appels nationalistes.
Les chrétiens parmi eux craignaient les volontés pan arabiques de Fayçal Ier, tandis que les Bédouins et les fellahs du sud du pays étaient opposés à l'émir.
A la suite des émeutes de Jérusalem de 1920, les cheikhs de quatre-vingt deux villages se sont opposés aux manifestations contre les Juifs.
Annonçant représenter les deux tiers de la population, ils exprimèrent leur allégeance aux Britanniques et indiquèrent qu'ils ne voyaient aucun danger dans l'installation des sionistes.
Les dirigeants du village druze Daliat el Karmel affirmaient même que l'arrivée des Juifs profiterait à tout le monde.
De nombreux documents diplomatiques allant dans ce sens ont circulé, ce qui fait dire à Friedman que la délégation en visite à Londres n'était pas représentative de la population. Des centaines de personnalités arabes exprimèrent alors leur soutien à l'immigration juive.
Isaiah Friedman est professeur émérite à l'Université Ben Gourion et a fait partie du corps enseignant d'Oxford.
La plupart de ses ouvrages sont rédigés en anglais; l'historien israélien Tom Segev est revenu sur cette question à l'occasion de la traduction en hébreu de plusieurs de ses ouvrages
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