lundi 4 avril 2011

UN DIMANCHE A BAB EL OUED

C'est dimanche, il fait beau, on a envie de se faire beau avec la tenue du dimanche matin.
Pedro débouche sur la place du Gouvernement, que les Arabes, ils l'appellent place du Cheval, à cause du duc d'Orléans que, là, sur sa statue, il est équestre. Pedro descend l'escalier vers la mer et va acheter, à la Pêcherie, des moules, un beau rouget, de petites sépias (il dit des " calamars " ou mieux des « calmars »), des sardines qui seront préparées en scabetche (avec une sauce où se mêlent, en un dosage savant, l'huile et le vinaigre, le sel et le piment, l'ail et le laurier). Il tient à honorer l'hôte qu'il a invité à déjeuner. (Zarmah, l'hôte!)

Repas de famille et Cuisine locale. Un mélange de cuisine d' Italie, d'Espagne et de Jérusalem qui régale toute la famille et pas seulement l' hôte (tsstt)
Maria peut alors vous présenter une gamme de petits plats de derrière les fourneaux.
La soupe aux haricots (qu'on appelle, au café-restaurant Alexandre, en poussant un peu sur le folklore, le " potage symphonique ", les patates douces au four, le riz safrané, orgueil de la cassuelà, ou de la paella (comme à Valence), le couscous,  les brochettes. Elle a choisi aujourd'hui la tchoutchouka - ratatouille algérienne où les tomates et les poivrons mijotent très lentement, et surtout, tu oublies pas de casser les oeufs en dessur. En plusse, ya un méguenna, tellement qui sent bon, que tu te lèches les babines rien que tu humes le fumet!
Au rayon de la charcuterie, nous sommes tous des adorateurs d'une saucisse plus fraîche que le chorizo basque. Sa Majesté Soubresade, souveraine grasse et rouge, arrivée à Bab-el-Oued dans les cantines des émigrants de Mahon (Baléares). En pâtisserie, Maria est également imbattable avec son mantecao, gâteau à la graisse de porc et ses tranches chaudes de calentita, un flan fait à la farine de pois chiches, cuit dans une huile un peu salée. Un vin de Mascara, généreux comme les convives, conduit chacun à de digestives béatitudes.
Quand le repas (avec l'hôte,  les hôtes et même les autres comme ça, ya pas d'jaloux) il est terminé, les femmes elles débarassent la table et le plancher pour que les hommes y tapent la ronda. Tonton Robert déjà y tape la sieste sur la chaise longue qui lui a tendu les bras, mon z'ami, pendant que les chitanes y  descendent "en bas la rue" des fois que la rue elle se trouve en haut de la maison!
Après c'est l'heure du stade pour les hommes qui pressent le pas fissa-fissa et pour les femmes c'est l'heure du   kaouah  avant de descendre au jardin afin de "tchortchorer" à qui mieux mieux!
Le soir, quand tout le monde il est fourbu, les uns et les "hôtes" y se promettent de remettre ça dimanche prochain "SI DIEU VEUT"

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