samedi 9 avril 2011

MICHEL HOUELLEBECQ PARLE D' ISRAEL, DES PALESTINIENS ET DE L' ISLAM

Un journaliste de Guysen a rencontré Michel Houellebecq à Tel Aviv, à l'occasion de la signature de son livre pour lequel il a obtenu le Prix Goncourt 2010, "La carte des territoires". Après avoir réaffirmé ses positions en faveur de l'Etat d'Israël, il s'en est pris à la mentalité "collaborationniste typique des écologistes". Cet empêcheur de tourner en rond français s'est une fois de plus placé à contre courant du bien-pensant.
Les Palestiniens sont du côté du mal
Pour l'auteur, Israël "est un pays occidental et c'est tout, avec les mêmes valeurs". Comme l'a souligné Dror Even-Sapir, les problématiques que M. Houellebecq évoque dans ses livres peuvent donc s'appliquer aussi à la société israélienne.
Soulignant bien qu'il ne partageait pas l'avis des intellectuels français sur le conflit israélo-palestinien, le journaliste a demandé à l'auteur les raisons de ces prises de positions.
"Je n'ai pas pris position si souvent. Disons que la question qui se pose au départ est simple. Confronté à une situation dangereuse, quels sont les moyens légitimes de se défendre ? Donc Israël a-t-il toujours été légitime dans son auto-défense? Pour répondre oui avec certitude il faudrait avoir suivi toutes les phases. Ca fait très longtemps que cela dure, je ne peux pas répondre avec certitude que tous les actes d'Israël ont été légitimes mais chaque fois que j'ai regardé je n'ai rien vu d'illégitime. Par moments je ne me suis pas intéressé à l'actualité, mais il y a une différence de nature entre un assassinat ciblé et un attentat aveugle. Donc j'aurais tendance à dire que c'est la cause de mon engagement en faveur d'Israël, je ne suis pas juif donc cela ne me concerne pas directement peut-on dire. Je pourrais être neutre. D'ailleurs je l'ai été".
Michel Houellebecq a finalement dépassé cette neutralité pour se poser aujourd'hui en défenseur de l'Etat d'Israël. "Je me souviens il y a, mettons vingt ans, j'étais neutre. Je considérais que cela ne me concernait absolument pas, donc que je ne devais pas avoir de position", a-t-il expliqué. Au fil des ans, il a cependant décidé qu'il était temps de se faire une opinion. "Les moyens sont une manière de juger", a-t-il estimé. Il a ensuite justifié sa prise de position en affirmant que"Israël emploie des moyens plus moraux que les Palestiniens. Sans justifier chaque action d'Israël globalement il apparaît quand même qu'Israël emploie des moyens plus moraux pour se défendre. Donc je suis du côté de la morale fondamentalement. Le côté du bien contre le mal".
Mais ses prises de positions sur Israël ne sont pas les seules qui lui ont valu l'étiquette d'agitateur public. Les propos qu'il avait tenu sur l'Islam en 2001 déclarant "la religion la plus con, c'est quand même l'Islam" avaient en effet attiré les foudres de la communauté musulmane.
"J'ai beaucoup d'ennemis, donc on a fait comme si l'Islam était chez moi une obsession alors que je n'y pense pratiquement jamais. Ce n'est pas quelque chose qui me fait spécialement peur, je n'ai rien contre les Musulmans. Si j'ai une tendance à soutenir Israël c'est vraiment pour la raison que j'ai évoquée, parce que je suis choqué par les attentats palestiniens, moralement choqué. Et quelqu'un qui emploie des moyens choquants a de ce fait même tort. Quel que soit (celui) qui a tort ou raison au départ, (celui) qui a le droit à la terre. Mais des moyens immoraux vous discrédite moralement", a-t-il expliqué au micro de Guysen TV.

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