mardi 5 avril 2011

FANTAISIE SUR L'HISTOIRE DE BAB EL OUED - hubert zakine -

(Il ne faut surtout pas perdre le fil… car c’est  subtil enfin je crois. En tous les cas, je me suis bien amusé à écrire.....Et c'est pas fini!)
CHAPITRE 9
Les Américains y ressemblent pas tous à Gary Grant et pourtant y tombent des filles d’Alger. Aille qu’elles sont jolies les filles de mon pays. Rien qu’à Bab El Oued, j’en connais deux qu’elles sont parties, non pas en bli-bli mais en Amérique au bras d’un John Wayne, c’est dire ! Tant qu’à faire elles sont allées en Floride ! Pas la voiture, l’Etat ! La voiture même pas elle existait encore ! Les mauvaises langues, elles se sont pas gênées pour se délier et dire du mal de la voisine! Total, elles étaient mortes de jalousie! Bien faire et laisser dire !
L’Amérique à Alger, c’est du chocolat, des bas nylon, des stocks américains et de la musique zénana, le jazz ! Mais aussi les bombardements allemands! Sara, sara, les avions teutons y prennent les Algérois pour des Américains. Vite, fissa aux abris pour pas se prendre une schkobe derrière la tête. Alors, mets du papier bleu aux fenêtres et cache toi sous le lit ! Aux abris, on joue à cache-cache sans vouloir ! Sors de là, je t’ai vu !
 Les cafés de Bab El Oued y font découvrir la khémia aux G.I. Tramousses, cacahuètes et petite friture. L’anisette en plus !
*****
Après la pluie vient le beau temps ! Guerre et paix des estropiés. Pieds, vous avez dit pieds noirs ? La France, elle aime ses enfants d’Algérie. Européens ou indigènes ! Soit disant ou zarmah comme tu veux tu choises ! Quelques années plus tard, on va l’apprendre à nos dépens ! Je vous ai compris ! Compris, tu parles ! Que dalle ou ouallou ! Comme tu veux tu re-choises !
N’empêche, tous au défilé de la victoire en chantant ! Qué victoire ? Sans les Américains, on prenait la tannée ! Une bonne tléra sans dix de der! Mais à Bab El Oued, on est patriote. Patriote, mon général grand guignol! Alors on chante la Marseillaise avant de pleurer toutes les larmes de notre corps d’armée! Ma parole, on aurait dû chanter l’Algérienne. C’est nous les Africains comme nos pères !
Le travail c’est la santé. Alors même les fainéants y se retroussent les manches. Aya zoumbo! On est sur la paille alors vaille que vaille, tous au travail ! Les traversins de la grasse matinée, on les range au placard. Et le pays y retrouve ses couleurs : le bleu, le blanc et le rouge.
*****
Les années d’après guerre, elles sont toujours synonymes de paix, bien sûr. De paix et de naissance. Des enfants en veux en voilà ! Petits européens et petits arabes. Anisette et kawa. Achno où on va les mettre ! La clinique Durando et la clinique Chiche, elles battent le record du monde des accouchements. Huit jours après la naissance, les rabbins Daddouche et Kamoun y tapent circoncision sur circoncision ; les curés Acquilina, Dahmar et Castéra y baptisent à tour de bras. Dans la casbah, on attend sept années avant de circoncire les garçons arabes. Des petits yaouleds à la tota coupée !
Et tout ça, ça fait d’excellents français et des futurs cocus de l’histoire.
*****
A SUIVRE CHAPITRE 10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire