jeudi 17 février 2011

SQUARE GUILLEMIN - 4- de hubert zakine

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On s’approche de la bonbonnière à l’angle du jardin. Ma parole, j’ai envie de taper un sprint jusqu’à chez moi, de me mettre sous les couvertures et de disparaître en attendant la rentrée des classes.

-- Bonjour !

Zarmah, je suis poli. N’importe quoi ! Elle doit me prendre pour le dernier des calamars. En plus, je me suis coiffé comme une tapette. Bouzouz, y se bidonne. Ma mère, toujours elle me reproche d’avoir les cheveux qui me mangent la figure, aujourd’hui je ressemble à un fils à pèpe. J’ai pas mis la gomina mais presque ! Bou, la honte ! Remarque, la petite, elle a l’air de me trouver à son goût. Je peux pas m’empêcher de la trouver belle avec ses cheveux dorés et sa peau bronzée. Alors, vogue la galère et tant pis si Bouzouz, y reste muet comme une carpe, je parle avec Nicole comme si j’avais fait ça toute ma vie. Quand à sept heures, elle est partie, j’étais pratiquement fiancé. Les dragées, ma mère elle va vouloir les commander !

Tout ça c’est bien joli, mais ma tante, elle m’invite au cabanon des Deux Moulins ? Purée, il faut que je prévienne la petite ou sinon elle va me chercher partout. A savoir si elle va pas mourir de mauvais sang elle aussi. Pas assez ma mère qui inventerait le mauvais sang s’il avait pas existé. C’est bon de rêver, hein ! Sûr que Bouzouz, je peux pas lui demander de la prévenir. Tout seul, il osera pas. Il faudrait que les copains de la bande, ils l’accompagnent. Purée, mes amis de la rue, Mani, Gozlan, Capo, kiko, Bébé et tous les autres y vont défiler devant Nicole ! La honte !

Elle va croire à une manifestation ! A moins que Bouzouz y se cache sous un masque de Zorro. Aouah, il voudra pas. D’abord parce qu’il a pas d’habit de Zorro et ensuite parce qu’il préférait être John Wayne quand on jouait aux cow boys avec son cousin. Purée, déjà je me fais du souci. Quel babao je suis. Peut être que la petite blondinette, elle s’en fout comme de sa première chemise de nuit et moi, je me fais un de ces cinémas. Ya pas à dire, le cinéma américain y nous a marqué au fer rouge à nous les garçons de Bab El Oued. A moins que les chitanes de notre bande, on est vraiment des babaos qui s’ignorent.

Heureusement, ma mère elle vient à mon secours en me conseillant de pas aller aux Deux Moulins, que là-bas, elle peut pas me surveiller. Total, elle oublie de préciser qu’elle préfère se faire du mauvais sang près de moi plutôt que loin de moi. Quand j’vous dis que le mauvais sang chez ma mère, c’est une seconde nature !

-- Mais manman, les Deux Moulins, même à pied, je peux y aller ! Et quand même chez tata Lisette, y peut rien m’arriver !

Que nenni, ma mère, elle veut pas ! Son fils chéri, elle veut se le garder pour elle toute seule. Tant mieux comme ça, je vais voir ma petite fiancée de Bab El Oued tous les jours et Bouzouz y sera pas obligé de se prendre pour Randolph Scott dans « le pionnier de la western union. » pour porter le message.

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A SUIVRE...........

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