D’abord à tout seigneur tout honneur, le Majestic du maltais Seiberras, majestueux amphithéatre de quelques 3000 places, descendant en cascade du poulailler à l’écran où les retardataires trouvaient toujours une place, avec son toit à ciel ouvert, ses vedettes américaines, françaises et italiennes de la chanson ( Aznavour, Trenet, Rossi, Dalida, Platters, Anka, Marino Marini…) et ses combats qui drainaient les amoureux de la boxe et des boxeurs, se rappelant sans doute les calbotes et autres botchas de leur jeunesse.
Le Marignan qui offrit aux Algérois le cinémascope et le Todd Ao du nom de l’inventeur Mike Todd, époux d’Elizabeth Taylor. Son écran gigantesque qui obligeait les spectateurs des premiers rangs à balayer l’écran tels les amateurs de tennis qui suivent la balle de droite à gauche et vice versa.
Le Variétes, cinéma bon chic bon genre, déserté par la jeunesse qui préférait les films d’action aux films d’amour. Le mouchoir à la main, la spectatrice pleurait sans retenue à l’image de nombreuses voisines qui se laissait bercer par des histoires à faire pleurer non pas Margot mais Marinette. Autres films qui avaient les faveurs de cette salle : les séries des Don Camillo, des Sissi et autres Josélito. Tous les films larmoyants en provenance d'Italie où Amédéo Nazzari, Raf Vallone et Rick Battaglia séduisaient les femmes alors que Gina Lollobrigida, Silvana Pampanini ou Sophia Loren faisaient lorgner les maris.
Le Plaza, autre salle bon enfant où la jeunesse et les adultes se retrouvaient pour les films d’aventures dont Alamo et Tarzan ; la Perle eut l’insigne honneur de passer le film scandale de brigitte bardot interdit aux moins de seize ans (et dieu créa la femme) qui déclencha plus d’une émeute devant le guichet, le Mon Ciné rue Rochambeau et le Bijou rue Rosetti (plus tard le Lynx) qui se partageaient les faveurs de la jeunesse avec le Rialto à la basseta par le prix modeste des places et les films au programme.
Le Trianon garde une place à part dans le cœur des Bab El Ouediens par son style rococo, ses moulures et ses dorures qui le démarquaient des autres salles, par sa première partie café-concert, et ses films d’un autre temps (Violettes Imperiales, Sérénade à Grenade, Pain, Amour et Andalousie) Mais le vent de modernisme le sacrifia et le transforma en Monoprix, au grand dam des amateurs de cette salle à nulle autre pareille.
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