lundi 27 décembre 2010

QUELQUES IMAGES DE BAB EL OUED












3 commentaires:

  1. Sur la seconde CPA de cette page on peux voir à gauche l'entrepôt de liège des Etablissements MARILL et LAVERNI pour leur bouchonneriez, entrepôt dont je n'ai pu, hélas, retrouver l'adresse à BEO car je me demande d'où est prise cette vue... Il me semble que c'est près la rue des Moulins et de la rue de Phalsbourg ou naquit mon grand-père en 1898 et suis certain qu'enfant de la Basseta il a pu sillonner ces rues terreuses photographiées en 1903, un peu avant de devenir orphelin 10 ans plus tard et d'errer sur le port d'Alger où il s'embarqua "une main devant, une main derrière" comme soutier des cargos coloniaux pour ne plus crever de faim. Forcé de quitter sa terre d'enfance un demi-siècle avant 1962, il pu gagner Marseille qui le prit dans ses bras, Marseille où il parvint à devenir le chauffeur-graisseur titulaire du Gouverneur Général CHANZY pour la Transat, mais je sais que son coeur et ses yeux bleus gris mélancoliques portés au-delà de l'horizon sont restés prisonniers du souvenir de sa vie d'enfant dans son quartier de la Basseta, là-bas, près de sa mère et sa soeur où il goûta sa première mouna, rue du lavoir, ou dans les effluves d'anis de la fabrique des frères Gras de la rue des moulins, là-bas où il regarda dévaler les carrioles de ses maigres collègues sur la côte des Cagayous, lui dont le père cocher, clamsé à sa naissance, n'était pas là pour la lui fabriquer, lui qui mit tout son coeur à en bricoler une belle, peinte en bleu ciel, pour que ses petits fils, 70 ans plus tard en Corse, en 1968, connaissent ce plaisir grisant de dévaler la côte retenant le bolide en freinant l'embardée avec les sandales avant la chute inévitable qui t'esquinte les coudes et t'esquiche au bord de la route, le nez dans la myrte du maquis.

    Un grand merci à vous, Hubert pour cette photo (et toute les autres) et pour vos récits et livres qui content la Basseta et la mélancolie de ce pays perdu.

    Jean-Christophe, un marseillais descendant des colons ouvriers de la Basseta qui construisirent BEO et que son feu grand-père emmène par la main à travers la mélancolie des rues de son enfance.

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  2. un rectificatif, mon commentaire ne porte pas sur la seconde CPA mais la troisième.

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  3. Je n'ai jamais pu trouver une seule image 1850-1910 de la rue du lavoir ou de la rue de Phalsbourg. Dommage. Ces rues étaient certainement si ouvrières et pauvres qu'aucun photographe ne s'y est aventuré (les photos des avenues cossues du beau BEO neuf, elles, ne manquent pas...) si quelqu'un avait ça... à pleurer de bonheur !

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