mardi 16 novembre 2010

ALBERTINE SARRAZIN "une enfance algeroise"

Albertine Sarrazin (17 septembre 1937, Alger – 10 juillet 1967, Montpellier) est un écrivain, première femme française à raconter sa vie de prostituée et de délinquante.
Sa vie commence comme un roman : en 1936, son père, médecin militaire à Alger (Algérie), lieutenant-colonel, issu d'une famille aisée, met enceinte la jeune servante juive d'Algérie à peine âgée de 15 ans. Sur ses ordres, la jeune mère dépose le bébé à l'Assistance publique. L'enfant est alors rebaptisée Albertine Damien : en effet, on donne aux enfants de l'Assistance le nom du saint du jour où l'enfant est trouvé (le 23 septembre). En 1937, le colonel est rapatrié sanitaire à Marseille, puis quelques mois plus tard de nouveau affecté à Alger. Le couple ne pouvant avoir d'enfant, se décide à adopter. Le colonel s’arrange alors pour adopter sa propre fille, en février 1939. L’enfant est alors âgée de 17 mois, rebaptisé Anne-Marie, dite Anne ou Marie. Sa femme, Thérèse, (« Mother », dans les lettres d'Albertine) ignore tout de cette filiation. L’acte d’adoption définitif est rédigé au 17 novembre 1941.

A deux ans, l'enfant est victime d’un accès de paludisme, début d’une long série de crises. Elle fréquente les établissements religieux de la colonie : en 1947, elle est diplomée d’éducation religieuse, possède le certificat élémentaire signé par l’archevêque d’Alger.

Son père cessant de faire partie des corps de réserve, depuis le 15 avril 1941, la famille quitte Alger en 1947 et emménage à Aix-en-Provence, dans un logement meublé au 28 rue de la Paix.

Albertine suit l'apprentissage rigoureux d'une enfant élevée dans un milieu bourgeois, inscrite au collège Sainte-Catherine-de-Sienne d’Aix-en-Provence, et obtient au fil des ans de nombreux premiers prix d'excellence, malgré un viol subi à l'âge de dix ans par son oncle.

En 1949, elle commence à écrire dans des carnets à spirales Les aventures de trois guides indisciplinées. En 1952, elle devient interne au lycée. Mais complètement indisciplinée aux yeux de son père, ce dernier l’oblige à voir un psychiatre qui la juge normale mais qui recommande un éloignement familial. Le juge accorde alors « la correction paternelle » qui autorise le père à mettre son enfant en prison. Elle est donc envoyée de force dans l’établisssement Bon Pasteur à Marseille. A son entrée elle est rebaptisée Anick (à l'instar de toutes les pensionnaires arrivant dans cet établissement). La durée du séjour est de 6 ans, jusqu'à sa majorité (21 ans).Parallèmement le colonel tente de révoquer l’adoption et une enquête sociale débute.








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