L’enseignement avant l’occupation française
En 1830, il y avait plus de 100 écoles à Alger, quatre-vingt-six à Constantine, cinquante à Tlemcen. Alger et Constantine avaient chacune 6 à 7 collèges secondaires et l’Algérie était dotée de 10 zaouïas. Chaque village ou groupe de hameaux avait son école. Le colonisateur français pour diminuer l’influence religieuse, pierre d’achoppement face à la conquête ferma ces écoles au fur et à mesure de la colonisation du territoire algérien.
Les débuts de l’enseignement français en Algérie
C’est en 1832 que l’intendant civil de la régence d’Alger Genty de Bussy crée les premières écoles publiques pour les enfants des familles françaises et européennes nouvellement installées en Algérie. En effet, comme le rappelle A. Abdi, la France, institua l’enseignement en Algérie pour ses enfants et les enfants des nations qui contribuèrent au peuplement de l’Algérie. Pour l’indigène, le musulman, c'est clair, « il n'y a pas d’équivoque : Instruire nos sujets, c'est les rendre aujourd'hui nos égaux, demain maîtres ; pas d'écoles indigènes, pas d'instruction, quelque élémentaire qu'elle soit... » On ferma alors les Medersas, les écoles coraniques, les Zaouïas. En 1832, trois écoles françaises furent ouvertes et une autre spécialement affectée aux enfants israélites. En 1833 on ouvrit à Oran une école d’enseignement mutuel et en 1934 on fonda des écoles primaires à Annaba, Kouba et Delly Ibrahim pour les enfants des premiers villages de colonisation et ce n’est qu’en 1836 qu’on mettra en place une école primaire française pour les enfants autochtones arabes suivie l’année 1837 par une école pour adulte.
La première école libre privée a ouvert ses portes en 1833 dans le quartier de Souk El Djemaa (Rue Socgémah) avec une vingtaine d’élève. En 1835, on reconnut que l’instruction primaire ne suffisait plus aux besoins de la population européenne d’Alger. En conséquence, le conseil municipal vota, au mois de janvier 1835, les fonds nécessaires pour la création d’un collège qui verra le jour en avril 1835, non loin de la mosquée de la pêcherie.
En 1832, le nombre d’élèves était de 73. En 1836, date de création des écoles indigènes, le nombre de garçons scolarisés était de 1019 (862 européens, 130 indigènes et 27 juifs). La population d'Alger comptait alors 20 à 30000 indigènes pour moins de 5000 Européens. En avril 1839, par ordonnance royale, l’instruction publique est rattachée au ministère de la guerre. Cette même année, la classe la plus élevée du Collège est la troisième et en 1847, ce collège comptait 165 élèves.
En 1842 on dénombrait pour toute l’Algérie :
1. 2300 enfants de colons dans les écoles d’Alger, d’Oran et Annaba
2. 1100 enfants autochtones (juifs et musulmans) dans les écoles indigènes franco-arabes dont le nombre n’excédait pas 13 pour toute l’Algérie en 1880.
En 1848, une refonte des académies de France par le ministre de l’instruction publique et des cultes, transforme les 27 académies existant en métropole en 19 et crée l’académie d’Alger qui comprendra les provinces d’Alger, d’Oran et de Constantine. En septembre de la même année, un arrêté exécutif érige le Collège d’Alger en Lycée.
En décembre 1860, un décret précisera que l’instruction et les cultes en Algérie seront du ressort du ministère de l’instruction publique comme en France à l’exception des écoles franco-arabe et des écoles indigènes qui resteront dans l’attribution du gouverneur général de l’Algérie.
En 1862 commencera la construction d’un nouveau lycée qui sera terminé en 1868. Ce grand lycée, appelé d’abord Lycée National puis Lycée Bugeaud fut érigé à la sortie des remparts près de la porte Bab El Oued.
En août 1875, l’enseignement secondaire en Algérie comprend un lycée et sept collèges fréquentés par 2000 élèves environ (1460 français, 226 musulmans, 212 israélites et 150 étrangers) L’enseignement primaire comprenait alors 626 écoles et salles de cours fréquentés par 57 000 élèves (20 % de la population). Le décret du mois d’août 1875 maintiendra les écoles arabo-françaises et les écoles musulmanes, sous l’autorité du gouverneur général qui peut ainsi s’opposer à l’ouverture d’établissements d’enseignement libre dans l’intérêt de l’ordre public.
En 1886, le lycée d’Alger ne suffisant plus pour accueillir les enfants des colons, on décide d’ouvrir un second à Ben Aknoun puis un deuxième en 1898 dénommé Lycée Félix Gautier (qu’on appellera petit lycée par comparaison avec son aîné le lycée Bugeaud).
A SUIVRE.....
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