lundi 18 octobre 2010

La terrible leçon du désengagement de Gaza Par Richard Darmon

Il a cinq ans, la bande de Gaza a brutalement été vidée de ses Juifs ! Dans toute l'histoire des forces de défense d'Israël, cette expulsion fut l'objet de la plus grande opération menée sans aucun combat : 50 000 hommes ont été mobilisés dans le but d'expulser seulement 9 000 habitants et de détruire les 21 localités pionnières du Goush-Katif, dont certaines existaient depuis plus de 40 ans - 4 autres localités ont également été évacuées au nord de la Samarie. Le terme de « désengagement » fut donné à cette opération menée par le gouvernement d'alors sous la direction d'Ariel Sharon. En qualifiant ainsi cette opération, on voulait nous faire croire qu'en se retirant totalement de Gaza, Israël se libèrerait d'une relation devenue impossible avec les Arabes de Gaza, souvent hostiles et parfois violents. Or, la majorité des Israéliens y ont alors cru...

« Que nous a donc apporté de détruire ces communautés florissantes, de diviser gravement la société israélienne et de remplir d'amertume nos citoyens les plus idéalistes ?, se demande Yossi Klein Halevi, l'un des anciens commentateurs israéliens les plus réfléchis du Jerusalem Post. Le plus important, c'est que - pensions-nous alors - nous allions pouvoir nous débarrasser de plus d'un million de Palestiniens… ». On se souvient en effet que de nombreux Israéliens - et beaucoup de ceux qui les ont soutenus alors à l'étranger - ont avancé cet argument, encouragés, peut-être par la déferlante de félicitations internationales qui allaient abonder après cet acte pourtant si extrême de purification ethnique. « Ce sera bon pour nous et bon pour les Palestiniens !, avait alors affirmé sans hésiter le vice-Premier ministre de l'époque, Ehoud Olmert qui devait succéder à Sharon quelques mois plus tard. Cela apportera plus de sécurité, plus de sûreté, beaucoup plus de prospérité, et beaucoup de joie pour tous les habitants du Moyen-Orient ! ». Olmert rêvait ainsi tout haut qu'avec ce désengagement, « un nouveau jour d'espoir allait briller dans cette partie du monde » et qu'Israéliens et Palestiniens allaient faire ensemble du Moyen-Orient « ce qu'il aurait toujours dû être : un paradis pour le monde entier ! »…

Si cela s'était bel et bien réalisé, le traumatisme et la destruction causés par l'expulsion de tous les Juifs de Gaza auraient pu être d'une certaine manière justifiés. Mais au lieu de cela, le désengagement a constitué un échec cuisant et un véritable désastre à tous les niveaux !

Ainsi, a-t-il été considéré par la plupart des Palestiniens, non comme un acte courageux ou de bonne volonté, ni comme une " invitation à la paix ", mais comme une " retraite sous le feu ", un peu comme le retrait précipité de Tsahal du Sud-Liban cinq ans plus tôt. Alors que ce retrait devait faire baisser le terrorisme, il n'a fait que le renforcer, les Palestiniens ayant eu d'un coup tout le loisir de déployer leur arsenal de missiles, d'armes et d'explosifs, et de lancer des milliers d'attaques en tous genres vers Israël. Et donc, au lieu d'encourager les Palestiniens à la modération, le désengagement a donné des ailes aux plus extrêmes irrédentistes des habitants de Gaza ! Pire encore : cinq mois à peine après le départ des habitants juifs de Gaza, le Hamas a remporté une éclatante victoire électorale devant l'Autorité palestinienne… Puis un an plus tard, il contrôlait la totalité de Gaza, après avoir entraîné le Fatah dans une véritable et sanglante guerre civile.

Les conséquences du désengagement ne furent donc en rien « le nouveau jour d'espoir » que Sharon et Olmert avaient envisagé en chœur - tout comme leurs soutiens occidentaux -, mais elles ont provoqué la perte progressive sur le terrain de la force de dissuasion de Tsahal, ce qui a directement mené à la Seconde guerre du Liban de l'été 2006 contre le Hezbollah et à la guerre entre Israël et le Hamas à la fin 2008.

De surcroît, l'Iran des mollahs s'est retrouvé aux portes d'Israël par l'intermédiaire du Hezbollah au nord et du Hamas au sud… Les synagogues de Gaza ont été brûlées et ses fameuses serres si productives totalement détruites. Le soldat Guilad Shalit a été enlevé et il est l'otage de Gaza depuis plus de quatre ans d'un territoire qu'Israël a abandonné à ses ennemis et en même temps l'image de l'État hébreu allait subir son plus noir revers dans le monde entier. Parallèlement, les Palestiniens allaient être dirigés par les intégristes fondamentalistes du Hamas…

C'est un fait que la plupart des Israéliens qui avaient soutenu en 2005 le désengagement expriment aujourd'hui des " regrets ". Mais trop d'entre eux restent encore sous l'emprise de l'illusion de ce qu'ils appellent par une expression trompeuse le « processus de paix » : à savoir la chimère meurtrière d'Oslo qui avait fait miroiter une paix possible grâce à la diplomatie, aux concessions israéliennes unilatérales et à " l'échange de territoires pour la paix ".

Or, l'État d'Israël et tous ses amis de par le monde doivent commencer à le proclamer haut et fort : une telle illusion est impossible ! Au lieu de rabâcher sans cesse sa naïve volonté de négocier et de voir appliquée la fameuse " solution des deux États ", Israël doit dire la vérité toute crue : aucune paix ne sera jamais possible avec des « partenaires » palestiniens et arabes qui refusent d'accepter la légitimité d'une souveraineté juive sur des terres du Moyen-Orient !

Le retrait unilatéral de Gaza a été une véritable abomination pour de nombreuses raisons, mais une d'entre elles est particulièrement odieuse : ce désengagement aux si terribles conséquences partait du principe aberrant que tout futur État palestinien devait être purgé de ses Juifs.

Israël doit-il seulement apprendre par la force, la désillusion et le désarroi que, dans ces conditions viciées dès le départ, la paix ne sera jamais au bout du chemin !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire