Alger, jouit d'une position géographique privilégiée. S'érigeant en amphithéâtre sur les coteaux d'El-Biar et de Mustapha pleins de lumière et de verdure. De Bouzaréa à Kouba, la promenade mènera le visiteur en différents quartiers aux mille et un visages; quartiers populaires, quartiers des ambassades aux blanches villas de style mauresque tapies dans des jardins de fleurs, de palmiers, pins, eucalyptus aux multiples senteurs. Sur les hauteurs serpentent de romantiques sentiers tels que les Chemins Beaurepaire et Poirson à El-Biar, Chemin de la Madelaine et Chemin Macklay) à Hydra, ou encore le Chemin des Crêtes, qui offrent de belles échappées sur le centre de la ville, le port, l'amirauté et la baie si souvent comparée à celle de Naples ou de Rio.
A partir de Diar-El-Mahçoul, du Bois de Boulogne, du balcon Saint Raphaël, de Notre Dame d'Afrique à la forêt de Bainem, le spectacle est un enchantement qui ne cesse de ravir et dont la beauté se perpétue partout dans la ville grâce aux nombreux espaces verts tels que le parc de Galland et le Jardin d'Essai, un des plus beaux du monde.
Au cœur de la ville, au centre duquel s'élève la Grande Poste, édifice de style néo-mauresque, palpite à l'image des principales artères commerçantes et vivantes qui le compose, notamment les rues rue Michelet et . rue d'Isly. Le Boulevard . Bd Laferrière est surplombé par le Gouvernement Général avec ses jardins en gradins. Le Boulevard Bd Carnot, établi en terrasse tout le long du Port est bordé de grands édifices, la préfecture de style néo-mauresque, l'Hôtel de Ville, l'Hôtel Aletti et les banques.
Enfin, le boulevard de la République, qui mène à la Place du Gouvernement, au pied de la Casbah, et au Boulevard Anatole France, ainsi qu'à l'Amirauté et à la Darse, ancien port turc aujourd'hui réservé à la marine nationale, aux embarcations de pêche et de plaisance, est considéré comme l'un des plus beaux sites de la capital
Alger du temps de la Régence était une cité pittoresque à l'excès, et toute ramassée et si blanche !
Le port se creusait entre les îlots d'où El Djazaïr (devenu Alger) tira son nom. Sur les plus important, une grosse tour ronde, munie d'un fanal, occupait la place du Penon. "Cette épine plantée au coeur des Algériens", d'où Kheir-ed-Dine eut tant de peine à chasser les Espagnols en 1529. Bâties sur des rochers à pic contre lesquels déferlait les vagues, les mosquées trempaient leurs pieds dans l'eau. Puis, en forme de voile de perroquet s'amincissant par le haut, les maisons s'étageaient les unes au-dessus des autres, toutes cubiques, comme les loges d'un amphithéatre, et par-dessus leur masse immaculée, au sommet de la voie, s'élevait l'ensemble de murs d'édifices qu'on nomme la Citadelle et qui ont pris la couleur modérée d'un gateau de miel.
La beauté du site rehaussée par une éclatante verdure, la vivacité des contrastes, l'aspect de tant de choses inconnues, tout contribuait alors, comme aujourd'hui, à un effet instantané et magnifique.
En 1806, les maisons étaient tellement sérrées les unes contre les autres que la ville fut comparée à une pomme de pin, urbanisme éminemment propice à développer les épidémies orientales. Une seule rue digne de ce nom, rendue plus étroite encore par le concours d'une population musulmane, juive, chrétienne, barriolée de tant de peaux différentes et de costumes hétéroclites, au milieu d'une confusion de cheveaux, de mulets, d'âne et de chameaux, traversait ce labyryinthe du nord au sud pour aboutir aux deux portes principales de Bab El Oued et de Bab Azoun, percées dans les murailles.
Cette partie de l'agglomération devient le quartier des affaires. Une grande rue commerçante se développe, allant de la porte Bab El Oued à la porte Bab Azoun. C'est la zone des Souks, assez proche du Palais de la Jenina. Alger fut largement rebâtie après le tremblement de terre de 1716 et qui s'étend à 3200 mètres de remparts avec cinq portes qui l'enferment. Les faubourgs constituent la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins. La ville haute,la Casbah comme on l'appelle, constitue la vraie ville avec ses nombreuses maisons, ses mosquées et ses rues étroites et raides
Les remparts d'Alger ont été construits en 1540 par le pacha Hassan. Ils développaient une ligne de 750 m du côté de Bab Azoun et de 900 m sur le flanc de Bab El Oued. Cette ceinture présentait la forme d'un triangle au sommet duquel tronait la citadelle de la Casbah dont l'édification avaient commencé en 1516 sur le sîte d'un ancien palais. Parmi les ouvrages extérieurs de défense, les plus importants étaient certainement le fort de l'Empereur, construit sur l'emplacement du campement de Charles Quint sur une colline qui dominait toute la ville.
On y entrait dans la ville par cinq portes qui étaient fermées dès la tombée de la nuit. Ces cinq portes étaient :
- 1er porte : Bab Djedjid qui s'ouvrait sur la Citadelle.
- 2èm porte : Bab Azoun qui donnait sur la Matidja et facilitait ainsi les activités commerciales avec l'intérieur.
- 3èm porte : Bab Djezira qui donnait sur le port qui constituait, en fait, le poumon de la ville.
- 4èm porte : Bab El Oued qui communiquait avec l'ouest et le cimetière.
- 5èm porte : Bab El B'har qui donnait sur l'arsenal où se construisaient notamment les célèbres galiottes.
La Population d'Alger au XIXe siècle
La population d'Alger se composait d'habitants d'origine berbère et d'Arabes venus de l'Orient avec les grandes tribus des Béni Hilal au 11èm siècle et Béni-Soleim au 12èm siècle. A cela s'ajoutent les maures, c'est à dire les réfugiés andalous chassés d'Espagne aprés la reconquête chrétienne. Certains, anciens propriétaires terriens des Vegas et Huertas andalouses s'étaient reconvertis dans l'arrière-pays algérois, où ils avaient construit des fermes au milieu de grandes propriétés (haouch), et il possèdaient, en ville, des demeures cossues ainsi que des villas en banlieu; d'autres exilés des grandes cités : Grenade, Murcie, Alicante, Alméria, etc..., s'étaient installés en ville. On comptait parmi eux, quelques éléments mudjéres provenant de cités reconquises depuis longtemps. Cordoue, Saragosse, Tolède, mais, surtout, Valence (les Tagarins).
Nombreux étaient, parmi eux, d'habiles artisans qui peuplèrent les souks où ils se trouvaient en concurrence avec les juifs, en grande partie issus d'Espagne également... Leur population s'était accrue, aux XVIIIèm et au XIXem siècles. Bijoutiers, commerçants habiles spécialisés dans l'export-import, interprètes et, surtout, banquiers, autrement dit prêteurs à gages. Ils constituaient un élément indispensable en dépit de vexations quotidiennes ; certains étaient arrivés à gagner la confiance du souverain et jouaient un rôle politique réel.
Quant aux Turcs, il y avait, toujours selon Haedo, "Les Turcs de naissance et les Turcs de profession". Ces derniers, le plus souvent issus de la pègre méditerranéenne ou levantine, enrichis à la course en mer, étaient fort respectueusement considérés en ville où ils vivaient en grands bourgeois lorsqu'ils ne parcouraient pas le littoral en quête d'une proie facile. La milice des janissaires, d'où sortaient les deys, était, seule, composée d'authentiques Turcs.
La population d'Alger a pu être évaluée durant ces périodes, grâce aux renseignements que nous fournissent les témoignages des voyageurs et des captifs :
- en 1580 : 60.000 habitants (par Haedo)
- en 1634 : 100.000 habitants (par père Dan)
- en 1755 : 100.000 habitants (par Laugier de Tassy)
- 1830 : 30.000 habitants
Le développement de la ville
De 1830 à 1865 la ville connait un essor très rapide son développement s'accentue et s'étendra de Mustapha au Hamma et aux pentes environnantes qui forment un amphithéâtre. Bab El Oued connait un développement plus tardif et à une échelle moindre que Mustapha. Il s'agira longtemps d'un faubourg ouvrier pauvre.
Aprés la seconde guerre, Alger connait un intense développement urbain sur l'ensemble de la périphérie. Elle s'étend alors sur une longueur de 10 km, allant du quartier du Ruisseau à celui de Bab El Oued.
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