mardi 31 août 2010

LETTRE D'UN AMI ALGEROIS

Cher Hubert, cher Compatriote, cher Ami,
Je me permets de te tutoyer car nos racines communes nous réunissent à travers le sens d'appartenir à la même communauté, celle des Pieds-Noirs fiers de l'être.
Tes 15 talentueux poèmes m'ont profondément émotionné car tu as su trouver les paroles qui ont fait renaître ma mémoire en déchirant mon coeur, et à presque 70 piges, j'ai - comme qui dirait - eu besoin d'un mouchoir, saperlipopette !
Classe 42, j'ai quitté Alger le 1er Juin 62, blessé dans mon âme et dans ma chair car victime du terrorisme FLN le 24 décembre 1959 en pleine rue d'Isly, et en vieillissant mes racines sont toujours plus douloureuses.

Retournant à Alger en 1987 j'ai retrouvé ma ville comme je l'avais laissée mais comme "engourdie", je l'ai sentie "orpheline", orpheline de nous, livrée aux chaouïas qui se sont inventés un glorieux passé et l'ont envahie en la saccageant... au contraire de toi, je n'ai pas eu le courage de monter "chez moi", et c'est tant mieux, j'ai préféré conserver ma mémoire intacte et ne pas revoir ma rue.
L'accueil des nouveaux algérois fut chaleureux, certains pleuraient... ils se disputaient pour m'avoir à leur table, pour m'offrir leur hospitalité... que penser... ?
Rue Géricault, au quartier Nelson, habitait ma meilleure amie, ma seconde soeur, Annie Chicheportiche qui réside maintenant à San-Francisco et que je viens de retrouver à Nice avec une joie immense.
Sur Internet, Dieu merci, j'ai retrouvé la quasi totalité de mes ami(e)s d'Alger et, vivant un peu isolé en Italie près de Venise, une seconde fois déraciné (j'étais prof de Français, d'où mon exode, et puis j'ai trouvé ici la femme de ma vie, et je suis toujours là...), cela me réconforte.

Encore tous mes compliments pour ton talent, et surtout mes remerciements pour m'avoir fait passer quelques heures de douloureuse joie...
Avec toute ma sympathie, bien algéroisement, je reste à l'écoute de ton blog et j'en diffuse l'adresse..
Pierre MATHIEU
Alger - Paris - Trieste

MERCI CHER PIERRE QUI N'EST PAS MON AMI MAIS QUI L'EST QUAND MEME CAR UN MEME DESTIN NOUS RASSEMBLE.
A LA VIE , A LA MORT, COMME ON DISAIT CHEZ NOUS.
     HUBERT ZAKINE



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