vendredi 9 avril 2010

LE TEMPLE DU GRAND RABBIN ABRAHAM BLOCH

Abraham BLOCH

(7 novembre 1859 - 1914)

Il était le petit-fils de Moïse Bloch, le 'Hokhem de Uttenheim, et le cousin germain du rabbin Armand Bloch de Saverne.

Né à Paris, il avait fait ses études au séminaire entre 1877 et 1883.

Il a été successivement rabbin à Remiremont en 1884 puis en 1897, grand rabbin d'Alger et de Lyon.

Engagé comme aumônier militaire en 1914, il a été tué en apportant à un soldat moribond, qui l'avait pris pour un prêtre, le crucifix que celui-ci lui demandait.

N.B. : on n'avait pas encore fixé un uniforme identique pour les aumôniers, et A. Bloch avait revêtu sa soutane rabbinique.

G.R. Max WARSCHAWSKI

Légende du tableau : "Le Grand Rabbin Aumônier Abraham Bloch apporte à un catholique agonisant le crucifix que celui-ci réclame ; un instant après , le Rabbin est tué par un obus. Août 1914"



En voyant cette reproduction d’un tableau du peintre Lévy-Dhurmer représentant le grand-rabbin aumônier Abraham Bloch qui donne un crucifix à un soldat mourant, Monsieur Bertrand Bloch s’est rappelé avoir des photos sur le même sujet dans son album familial. Et pour cause : s’il n’est pas avéré qu’il y ait un lien de parenté entre lui et Abraham Bloch, ce fut en revanche l’oncle de Bertrand Bloch, Maître Edmond Bloch, qui inaugura le 2 septembre 1934, la stèle de granit (1) destinée à commémorer ce qui fut considéré non seulement comme un geste d’humanité extraordinaire, mais surtout et bien plus comme LE symbole de l‘"Union sacrée" qui durant la Grande Guerre engloba enfin dans le corps de la nation les "Israélites" de France. Cette stèle fut érigée sur l’initiative de l’Union Patriotique des Français Israélites, (proche des Ligues nationalistes d’extrême droite!!), que Maître Bloch venait de créer et qu’il présidait. Elle était située près du petit village vosgien de Taintrux, proche de Saint Dié. (2) Elle y est toujours d’ailleurs. Elle a été inaugurée une seconde fois après la guerre par le Grand Rabbin Kaplan, et elle a été restaurée et pratiquement remise à neuf récemment. (3)

Simone LÉVY

Dans le discours qu’il prononce lors de l’inauguration de la stèle érigée à la mémoire du Grand Rabbin Abraham Bloch, Me Edmond Bloch cite et commente Maurice Barrès ainsi que le Grand Rabbin de France (de l’époque ?) Alfred Lévy, en ces termes : "La plus sainte des causes est la défense de la patrie, [Abraham Bloch a, avec d’autres] payé de son sang la dette de gratitude contractée par les Israélites envers la France … pour les avoir élevés à la dignité d’hommes libres ". (Extrait du Télégramme des Vosges du 3 septembre 1934, envoyé aimablement par M. Jean-Claude Fombaron, historien à St Dié.)

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