vendredi 5 février 2010

PIERRE BLANCHAR "le partenaire des plus grands"


Pierre Blanchar naît Gustave Pierre Blanchard le 30 juin 1892, à Philippeville (aujourd’hui Skikda) au nord-est de l’Algérie, dans le département alors français de Constantine. Le jeune homme songe un moment à devenir officier de la marine marchande mais il a plus d’aptitudes pour réussir le concours d’entrée au conservatoire d’art dramatique de Paris. Il est déjà, à la fin des années vingt, un comédien fort apprécié sur les scènes parisiennes. Il épouse en 1923, Marthe Vinot, comédienne, qui lui donnera deux filles: Pierrette, future chanteuse lyrique et Dominique, plus tard, elle aussi actrice.
Sans négliger le théâtre,
Pierre Blanchar commence sa carrière cinématographique en 1920 et participe à une douzaine de «muets» dont les sujets sont souvent inspirés de la littérature: Jocelyn (1922) de Léon Poirier d’après l’œuvre homonyme de Alphonse de Lamartine; «Aux jardins de Murcie» (1924) adapté d’une pièce du dramaturge catalan Josep Feliú i Codina; le très esthétique «Capitaine Fracasse» (1927) de Alberto Cavalcanti et Henry Wulschleger tiré du roman flamboyant de Théophile Gautier. En 1928, le comédien tourne en Allemagne «Diane» de Erich Waschneck, auprès de Olga Tschechowa.
À l’avènement du parlant,
Pierre Blanchar continue à travailler dans les studios berlinois qui disposent de matériels de sonorisation performants. Les compagnie de production sont bientôt soutenus par le parti nazi qui voit dans le cinéma un excellent moyen de faire rentrer des devises et d’affermir son pouvoir de séduction. En 1931, Blanchar est Saint-Avit dans «L’Atlantide» de Pierre Benoît, adaptée par Georg Wilhelm Pabst avec Brigitte Helm que l’acteur retrouve dans «L’or» (1934) de Karl Hartl. Sous la direction de Gerhard Lamprecht, il joue dans «Turandot, princesse de Chine » (1934) avec Käthe von Nagy et dans «Le joueur» (1938) avec Viviane Romance. Il est également excellent dans «Les croix de bois» (1932) de Roland Dorgelès adapté par Raymond Bernard ou dans «Cimes et châtiments» (1935) de Pierre Chenal avec Harry Baur. En 1939, Léonide Moguy le filme dans «L’empreinte de Dieu» d’après Maxence Van der Meersch. Commencé avec Dita Parlo et Mila Parély, le tournage s’achève en 1940 avec Annie Ducaux et Ginette Leclerc, puis sort en 1941.
Comme beaucoup d’autres acteurs français de l’époque,
Pierre Blanchar poursuit sa carrière sous l’occupation. En 1941 l’acteur tourne «La neige sur les pas» de André Berthomieu avec Josseline Gaël. Il est remarquable en homme de devoir dans «Pontcarral, colonel d’empire» (1942) et en Lagardère dans «Le bossu» (1943). Fort de ses succès, Blanchar reçoit la permission de réaliser «Secrets» (1942) d’après la pièce de Ivan Tourgueniev avec Marie Déa et «Un seul amour» tiré d’un roman de Honoré de Balzac, avec Micheline Presle. À l’été 1944, l’acteur est le récitant du premier film documentaire produit par la résistance «La libération de Paris» qu’il présente aux Etats-Unis. De retour en France, il donne la réplique à Michèle Morgan dans «La symphonie pastorale» (1945) d’après le roman de André Gide et tourne un film d’actualité «Le bataillon du ciel» (1946). Après guerre le comédien va s’éloigner progressivement du cinéma. Il tourne son dernier film, en 1961, « Le monocle noir » de Georges Lautner avec Paul Meurisse. En effet, deux ans plus tard, Pierre Blanchar décède en région parisienne, d’une tumeur au cerveau, le 21 novembre 1963.
© Caroline HANOTTE

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