CHAPITRE TROISIEME
L’ECONOMIE
LES TRANSPORTS
Bien avant la présence française, la Régence d’Alger utilisait le cheval, animal noble, pour la monte des soldats et de la noblesse du pays, les écuries du Dey, future Salpétrière, attenantes la plus grande caserne des janissaires. Ces soldats venus des quatre coins du globe, enlevés à leurs parents lors des razzias ottomanes, fer de lance de l’empire, cavaliers émérites, lâchaient leurs montures chaque matin le long de cette plage connue sous l’appellation de « plage des chevaux ». Appellation conservée plus tard sur le sable où s’ébattent les chevaux des Messageries de Monsieur BONNIFAY qui parcourent les lointaines contrées jusqu’à Guyotville. Les galères à chevaux transportent la pierre bleue extraite de la carrière afin de construire les fortifications de la ville suivis des aménagements extérieurs de la proche banlieue.
En 1876, les Omnibus à chevaux déplacent les passagers tout au long du littoral. Seuls les hommes du pouvoir et la bourgeoisie du pays battent la campagne environnante et les allées non pavées de Bab El Oued à bord de calèches personnelles conduites par des hommes de bonne mise. Tel le premier gouverneur des possessions françaises en Afrique du Nord, le Comte DROUET D’ERLON qui se pavane dans tout Alger accompagné du « juif DURAN », son conseiller intime dont il francise le patronyme en y ajoutant un D ; ce qui lui vaudra plus d’une inimitié.
De son côté, le bourricot est utilisé pour sa robustesse et sa rusticité au nettoyage des voiries. Moins noble que le cheval aux yeux de la Régence, il ne sert qu’aux tâches ingrates. Plus tard, il retrouvera ses lettres de noblesse en portant sur son dos les petits enfants pieds noirs au square Bresson.
Les « Corricolos », diligences à vapeur des premières années, montées sur rails aux noms évocateurs, « le lézard », « le berceau d’amour », « le lion du désert », les jardinières tirées par trois chevaux, les hippomobiles de construction douteuse subissent le vent du modernisme. La Compagnie des Chemins de Fer du Réseau Algérien installe les lignes parallèles aller-retour Bab El Oued - Deux Moulins empruntant la corniche souterraine du littoral creusée dans la roche. A partir de 1860, le départ s’effectue à la gare de Bab El Oued située sous le contrefort du boulevard Front de Mer à hauteur des « Bains des Familles ». Quant à la compagnie des Tramways Algériens, sa ligne traverse la ville dans le sens de la longueur mais ne pousse pas au delà.
Les autobus et les trolleys bus prennent le relais au début des années 50 en utilisant pour les trolleys bus les lignes électrifiées des Tramways. Le langage populaire ampute, alors, ce moyen de locomotion de sa deuxième syllabe pour ne plus le désigner que par l’appellation tronquée : « Trams ».
La jeunesse du faubourg malgré les multiples recommandations des parents et la colère du conducteur adore se faire transporter gratuitement en s’accrochant, telle une grappe humaine, à la dernière voiture du Tram dont les perches se détachent souvent de la ligne provoquant des étincelles qui apeurent les passants.
Les mêmes enfants devenus adultes se souviendront toute leur vie du moyen de transport qui les déportera d’un coup d’aile sur l’autre rive de la Méditerranée. Un voyage au long cours dont ils se seraient bien passé. Un exodus à l’envers qui éloignait de la terre promise un million de pauvres pantins patriotiques. Tous les exils sont douloureux, tous les exodes sont malheureux. Le drame des arrière-petits fils et arrière-petites filles des bâtisseurs de Bab El Oued a marqué les esprits et les cœurs au delà du supportable.
A PIED, A CHEVAL OU EN VOITURE !
/////
CHAPITRE TROISIEME
ECONOMIE
URBANISATION
Avant la conquête, la Porte de Bab El Oued se situe approximativement Place Jean MERMOZ, plus connue sous le nom de Place du Lycée BUGEAUD. Elle s’ouvre, alors, sur la campagne environnante, précédée toutefois par un vaste cimetière juif que côtoie une zone funéraire dévolue aux chrétiens suppliciés et un grand bâtiment, le Magasin de la Marine.
Cette porte, long passage voûté qui traverse le rempart, est l’une des six enceintes accédant aux ruelles enchevêtrées de la ville desservant le souk Bab El Oued. Grâce à ses canons à longue portée, le ville se veut inexpugnable.
Le FORT NEUF ( bordj el zoubia ) et le FORT DES 24 HEURES ( bordj bab el oued ) défendent la ville depuis le faubourg. Le Fort des 24 heures est bâti dans la partie la plus ancienne du cimetière musulman des Pachas, au pied des murs de la ville, sur une masse rocheuse au lieu-dit SIDI EL KETTANI. Après 1830, le fort est occupé par des disciplinaires puis en 1880, remplacé par l’arsenal d’artillerie. C’est en 1910 que le génie le destine à la construction du square NELSON.
Le Fort Neuf ( bordj el zoubia ) édifié par Mustapha Pacha en 1802 fut affecté au logement des 300 condamnés militaires qui bâtirent le môle et les quais sous les ordres du lieutenant-colonel MARENGO qui donnera son nom à la plus grande artère de la casbah. Le fort fut par la suite englobé dans la caserne du génie, future caserne PELISSIER.
L’ECONOMIE
LES TRANSPORTS
Bien avant la présence française, la Régence d’Alger utilisait le cheval, animal noble, pour la monte des soldats et de la noblesse du pays, les écuries du Dey, future Salpétrière, attenantes la plus grande caserne des janissaires. Ces soldats venus des quatre coins du globe, enlevés à leurs parents lors des razzias ottomanes, fer de lance de l’empire, cavaliers émérites, lâchaient leurs montures chaque matin le long de cette plage connue sous l’appellation de « plage des chevaux ». Appellation conservée plus tard sur le sable où s’ébattent les chevaux des Messageries de Monsieur BONNIFAY qui parcourent les lointaines contrées jusqu’à Guyotville. Les galères à chevaux transportent la pierre bleue extraite de la carrière afin de construire les fortifications de la ville suivis des aménagements extérieurs de la proche banlieue.
En 1876, les Omnibus à chevaux déplacent les passagers tout au long du littoral. Seuls les hommes du pouvoir et la bourgeoisie du pays battent la campagne environnante et les allées non pavées de Bab El Oued à bord de calèches personnelles conduites par des hommes de bonne mise. Tel le premier gouverneur des possessions françaises en Afrique du Nord, le Comte DROUET D’ERLON qui se pavane dans tout Alger accompagné du « juif DURAN », son conseiller intime dont il francise le patronyme en y ajoutant un D ; ce qui lui vaudra plus d’une inimitié.
De son côté, le bourricot est utilisé pour sa robustesse et sa rusticité au nettoyage des voiries. Moins noble que le cheval aux yeux de la Régence, il ne sert qu’aux tâches ingrates. Plus tard, il retrouvera ses lettres de noblesse en portant sur son dos les petits enfants pieds noirs au square Bresson.
Les « Corricolos », diligences à vapeur des premières années, montées sur rails aux noms évocateurs, « le lézard », « le berceau d’amour », « le lion du désert », les jardinières tirées par trois chevaux, les hippomobiles de construction douteuse subissent le vent du modernisme. La Compagnie des Chemins de Fer du Réseau Algérien installe les lignes parallèles aller-retour Bab El Oued - Deux Moulins empruntant la corniche souterraine du littoral creusée dans la roche. A partir de 1860, le départ s’effectue à la gare de Bab El Oued située sous le contrefort du boulevard Front de Mer à hauteur des « Bains des Familles ». Quant à la compagnie des Tramways Algériens, sa ligne traverse la ville dans le sens de la longueur mais ne pousse pas au delà.
Les autobus et les trolleys bus prennent le relais au début des années 50 en utilisant pour les trolleys bus les lignes électrifiées des Tramways. Le langage populaire ampute, alors, ce moyen de locomotion de sa deuxième syllabe pour ne plus le désigner que par l’appellation tronquée : « Trams ».
La jeunesse du faubourg malgré les multiples recommandations des parents et la colère du conducteur adore se faire transporter gratuitement en s’accrochant, telle une grappe humaine, à la dernière voiture du Tram dont les perches se détachent souvent de la ligne provoquant des étincelles qui apeurent les passants.
Les mêmes enfants devenus adultes se souviendront toute leur vie du moyen de transport qui les déportera d’un coup d’aile sur l’autre rive de la Méditerranée. Un voyage au long cours dont ils se seraient bien passé. Un exodus à l’envers qui éloignait de la terre promise un million de pauvres pantins patriotiques. Tous les exils sont douloureux, tous les exodes sont malheureux. Le drame des arrière-petits fils et arrière-petites filles des bâtisseurs de Bab El Oued a marqué les esprits et les cœurs au delà du supportable.
A PIED, A CHEVAL OU EN VOITURE !
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CHAPITRE TROISIEME
ECONOMIE
URBANISATION
Avant la conquête, la Porte de Bab El Oued se situe approximativement Place Jean MERMOZ, plus connue sous le nom de Place du Lycée BUGEAUD. Elle s’ouvre, alors, sur la campagne environnante, précédée toutefois par un vaste cimetière juif que côtoie une zone funéraire dévolue aux chrétiens suppliciés et un grand bâtiment, le Magasin de la Marine.
Cette porte, long passage voûté qui traverse le rempart, est l’une des six enceintes accédant aux ruelles enchevêtrées de la ville desservant le souk Bab El Oued. Grâce à ses canons à longue portée, le ville se veut inexpugnable.
Le FORT NEUF ( bordj el zoubia ) et le FORT DES 24 HEURES ( bordj bab el oued ) défendent la ville depuis le faubourg. Le Fort des 24 heures est bâti dans la partie la plus ancienne du cimetière musulman des Pachas, au pied des murs de la ville, sur une masse rocheuse au lieu-dit SIDI EL KETTANI. Après 1830, le fort est occupé par des disciplinaires puis en 1880, remplacé par l’arsenal d’artillerie. C’est en 1910 que le génie le destine à la construction du square NELSON.
Le Fort Neuf ( bordj el zoubia ) édifié par Mustapha Pacha en 1802 fut affecté au logement des 300 condamnés militaires qui bâtirent le môle et les quais sous les ordres du lieutenant-colonel MARENGO qui donnera son nom à la plus grande artère de la casbah. Le fort fut par la suite englobé dans la caserne du génie, future caserne PELISSIER.
Dés les premières années de la conquête, les autorités françaises établissent un plan d’urbanisation de la vieille ville ne tenant aucun compte de la philosophie mauresque de la ville. En tout premier lieu, il faut loger les troupes, les services de l’armée et les nouveaux migrants, aménager des voies carrossables pour le déplacements des engins militaires, transformer les maisons de bois, de torchis et de bouse de la « cantère » balayées chaque automne par les torrents de boue descendus du Frais Vallon. La Place Royale, future Place du Gouvernement installe son imposante stature et devient le centre de la ville. La destruction de l’enceinte et des portes en 1846, la naissance du front de mer en 1860, le percement de la rue et de la place de Chartres, de la rue de la Lyre, des rues Randon et Marengo désorientalisent la basse casbah. Puis ce sont les édifices religieux transformés dans l’urgence pour offrir aux chrétiens le lieu de culte que réclame leur piété.
La rue de Bab El Oued s’abritant sous de superbes arcades cossues efface des mémoires le souk du même nom. Une nouvelle fortification élit domicile à l’Esplanade prolongée par l’avenue de Bab El Oued , future avenue de la Marne afin d’aérer le centre ville d’Alger. C’est le boulevard Général FARRE, prochainement boulevard GUILLEMIN qui hérite ainsi de la porte Bab El Oued jusqu’en 1896, date de la démolition des remparts d’Alger.
L’afflux important des français « éloignés pour raison disciplinaire » tels les « communards » ou les « soixante-huitards », la volonté enfin affichée par la France de s’installer durablement en ce pays donne un sérieux coup de fouet à l’urbanisation de la ville. La « Cantère » offre son calcaire bleuté à la construction du faubourg.
Au début du siècle, l’Esplanade et ses rues avoisinantes, l’avenue de la Bouzaréah, la Basséta s’allongent au soleil de Bab El Oued, annonçant de superbes lendemains.
Les salles de cinémas poussent comme des champignons. D’abord hangars, ils subissent une cure de jouvence en dur et si les fauteuils de bois demeurent inconfortables, les films enchantent petits et grands. Une ville est une suite de quartiers unis les uns aux autres par un réseau routier. Les transports suivent l’évolution de ses populations. La gare de Bab El Oued déplace son peuple jusqu’à Guyotville en longeant le divin littoral algérois. Hôpitaux, cliniques, unités de soins, dispensaire, Bab El Oued termine sa crise de croissance par un feu d’artifice tiré en 1930, date anniversaire de la présence française en Algérie. Le Centenaire porte témoignage de l’œuvre accomplie. Le président de la République DOUMERGUE repart avec la certitude que les hommes qui se sont battus pour faire de ce pays un immense verger ont réussi au-delà de toute espérance. La fierté éclabousse cet homme qui a en charge l’avenir de la France. Une France capable de telles entreprises humaines qui recèle en son sein tant de savoir-faire est un pays dont l’étoile jamais ne pâlira.
Bab El Oued n’oublie pas les festivités du centenaire mais la vie reprend vite ses droits. La régie foncière construit à partir de 1927 des habitations à bon marché aux Messageries, à la Consolation et rue Léon Roches. Les écoles, collèges et lycées, bâtiments spacieux et aérés, on en dénombre plus de vingt, instruisent des milliers d’enfants.
Bab El Oued est adulte à présent. La CITE DES EUCALYPTUS bâtie dans les années 57-58 en lieu et place d’une petite forêt d’eucalyptus que les enfants du quartier « dépeçaient » pour fumer des « bouts d’arbres » et les grands ensembles de l’ARMAF , DIAR EL MAHCOUL, DIAR EL SAADA, CLIMAT DE FRANCE qui affleurent le faubourg, attestent de la pugnacité et du dynamisme de ce quartier à cheval entre la mer et la colline.
L’avenue du 8 Novembre à la frontière de Bab El Oued ouvre au milieu des années 50 la Place du Gouvernement et la « montée en ville » aux enfants du faubourg sans devoir emprunter les arcades de la rue Bab El Oued. Pour élargir cette belle avenue où se succède magasins et administrations ( le café « BARATIN », les Chèques Postaux, la Casida , la Trésorerie Générale de l’Algérie..) le génie efface bâtiments et immeubles dont la « HARA » de la rue Volland, la plus ancienne synagogue d’Alger dont les piliers orneront le cimetière juif de Saint-Eugène malgré les protestations des autorités israélites.
La sueur des aïeux coula longtemps sur le front de leurs descendants. La fierté du devoir accompli renversa bien des montagnes et si les fils de pionniers connurent une vie moins rude que celle de leurs parents, ils aimèrent passionnément ce faubourg. Tant et si bien que lorsque sonnèrent les trompettes et battirent les tambours, à l’instant sublime et dérisoire de choisir entre la terre brûlée et le départ en refermant la porte derrière soi après avoir tout briqué, ils optèrent pour la seconde solution, la seule preuve d’amour qu’ils pouvaient encore donner à leurs aïeux, à leur pays, à leur maison, à leur faubourg, à BAB EL OUED.
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A SUIVRE............
Dans l'Avenue du 8 Novembre se trouvait à côté de
RépondreSupprimerla CASIDA ,le GROUPEMENT ALGERIEN DE PREVOYANCE PAR REPARTITION (GAP)seule caisse de retraite complémentaire en Algérie,était logé dans le même immeuble au 7 av. du 8 Novembre, la CAISSE DE RETRAITE DES PROFESSIONS LIBERALES D'ALGERIE, c'est à dire toutes les professions libérales le Président était le Docteur Montaldo.