jeudi 3 décembre 2009

FRANCOIS VALERY


Jean-Louis Mougeot (le vrai nom de François Valéry) naît le 4 août 1954 à Oran en Algérie. Compositeur, metteur en scène de comédies musicales et interprète, François Valéry fait partie de ces disparus du PAF dont il est de bon ton de se gausser aujourd’hui. Jadis VIP du show-business français dans les années 1970 et 80, l’auteur de « Aimons-nous vivants », de « Mon pote le DJ » ou de « Pour toi Arménie » fait désormais partie de ces laissés-pour-compte de la variété. S’il a survécu comme compositeur de bandes originales pendant les années 1990, l’artiste oranais a connu une véritable descente aux enfers la décennie suivante à cause du flop financier de la comédie musicale L’Ombre d’un Géant, dont il peine à se relever en dépit d’une tentative de come-back.
L’enfance du futur François Valéry, né Jean-Louis Mougeot en Algérie, à Oran en 1954, n’a rien d’une partie de plaisir. La mère du jeune Jean-Louis survit un temps comme épicière, mais la guerre d'indépendance oblige la famille Mougeot à quitter l’Afrique du nord pour s’installer dans un appartement minuscule à Marseille. Survivant comme femme de ménage, Mathilde Mougeot peine à subvenir aux besoins de sa famille et, au gré de ses déplacements, traîne ses enfants de Marseille à Toulon avant de s'installer en région parisienne.
Là, Jean-Louis, qui jusqu’à présent comptait entamer une carrière de footballeur professionnel se prend de passion pour la guitare et la batterie, instruments qu’il découvre grâce à quelques copains d’école avec lesquels il fonde Nord Express 57, une petite formation de rock reprenant essentiellement les grands titres des superstars de l’époque . Désormais seul après le split de Nord Express 57, c’est vers la variété qu’il se tourne pour percer. Mais les premières années sont difficiles et ce n’est qu’en 1973 que le single sort dans le commerce, sans vraiment rencontrer son public. Cependant, la tentative est suffisamment probante pour que le producteur Jean-Paul Berkoff accepte de parier quelques kopecks sur le jeune homme. Investissement couronné de succès puisque « Une chanson d’été », son second 45-tours, se classe bientôt dans les hit-parades.1974 voit la consécration pour deux Valéry. Alors que l’un s’installe à l’Elysée, l’autre est invité à faire sa promotion dans les médias de l’époque, de Salut les Copains aux émissions du déjà incontournable Michel Drucker. Un peu Claude François, un peu Cerrone, un peu Adamo, François Valéry est l’un de ces épigones vite apparus, vite disparus de la scène musicale française des années 1970.
Sous la férule d’Orlando et des disques Carrère, François Valéry défraye la chronique par ses activités de play-boy mondain.Un premier Disque d’or, en 1979, vient saluer une fructueuse carrière de cinq ans et le chanteur entame l’année 1981 en faisant un coup artistique énorme, enregistrant un duo couronné de succès avec « Dream in Blue », enregistré en compagnie de l’une des stars montantes du cinéma français, Sophie Marceau, révélée l’année précédente avec La Boum de Claude Pinoteau.Anticipant la mort annoncée du disco, François Valéry se recycle dans la variété et le rock grand public avec des titres comme « Et Dieu créa le Rock », « Mon pote le DJ » et « Elle danse, Marie », ce dernier faisant un énorme carton à travers toute la France et les pays francophones.
Signe des temps : son divorce avec Nicole Calfan et sa relation avec l’ex-danseuse du Crazy Horse Lova Moor ne font guère les choux gras d’une presse qui ne s’intéresse plus vraiment à son actualité. Toutefois, François Valéry conserve un rythme de composition pour des fictions télévisuelles ou pour d’autres artistes (à l’image de sa compagne Lova Moor) qui lui permettent de maintenir un train de vie confortable, bien que largement moins médiatisé que par le passé. Géant aux pieds d’argile, François Valéry tente sa chance en montant L’Ombre d’un Géant avec Rose Laurens. Contacté par le staff de communication du XV de France en 2003, il s’attelle à l’écriture de « Standing Ovation », le morceau officiel de l’équipe avec l’ambition affichée d’égaler le succès du « I Will Survive » de Gloria Gaynor, redevenu un hit après la victoire des Bleus en 1998, mais le titre, là encore, ne rencontre qu’un succès d’estime.
Atteint par des problèmes de santé, François Valéry s’éloigne des studios pour ne revenir qu’en 2005 avec un timide « Jouez Gitan » qui passe aussitôt aux oubliettes de l’histoire. Participant dans les années 2000 à de nombreux galas et soirées rétrospectives dans lesquelles il interprète ses plus grands tubes, François Valéry fait désormais figure d’un ectoplasme passé de la gloire à l’oubli en moins d’une décennie en dépit de ses quarante millions de disques vendus au cours de sa carrière.

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