LA CONVERSION
EN QUESTION
Le chemin de l'émancipation passe
par le filtre de l'intégration ou de la conversion. Selon les pays d'accueil,
la mansuétude ou la corruption des seigneurs en place, le juif se voit autorisé
à travailler, à prier, à exercer le métier de son plaisir ou spolié de ses
biens, contraint de verser une taxe d'immigration dans les pays européens, une
dîme dans les pays arabes pour droit de vie.
En ces temps-là, le seul repère de
ces perpétuels déracinés s'écrivait en lettres hébraïques, se lisait dans la
douceur du soir, à la lumière bleuâtre d'une flamme dansante, au cours d'un
éphémère dialogue avec l'Eternel, se chantait lors d'une "nouba"
arabo-andalouse ou d'un concert de louanges venu de la nuit des temps.
Elevé jusqu'à Dieu par son apprentissage
de la vie religieuse de sa communauté, l'enfant juif reçoit en héritage le
devoir divin de prêcher la bonne parole auprès de son entourage familier.
L'absolu devient son univers, sa quête. L'armée de ses convictions enracinera
sa destinée jusqu'à la prochaine errance, la prochaine permission, la prochaine
illusion.
Les deux
raisons généralement invoquées par le judaïsme sur le refus de la conversion
d'une non- juive lors d'un mariage avec un fils d'Israël peut se résumer à deux
options fondamentales:
1) adoption de la religion juive par
amour d'un juif et non pas par amour du judaïsme.
2) conservation de la pureté de la
race.
A l'heure où sévit "
l'intolérable police de la pensée" par la volonté suprême de quelques
intellectuels, à une époque où le mot "race" est banni du vocabulaire
par les tenants du politiquement correct, au moment où un ancien premier
ministre de la France apporte de l'eau au moulin de ceux qui affirment,
péremptoirement, que les races n'existent pas, il est réjouissant de constater
que toutes les associations et officines antiracistes professionnelles se
gargarisent du terme "race" dans leurs condamnations de propos
malveillants ou maladroits. Si les races sont obsolètes, point n'est besoin de
défenseurs d'une veuve et d'un orphelin attaqués sur des critères raciaux. Soit
les races demeurent ce qu'elles ont toujours représenté dans l'inconscient
collectif et l'association garde-fou doit, alors, rayonner sur tout l'univers.
Soit les races, par un coup de baguette magique, s'interpénètrent et donnent
naissance à une entité "tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil", uniformisée à l'extrême, aseptisée par défaut de différence,
pastellisée par décalcomanie aiguë. Alors, un pygmée ressemblera comme un frère
à un suédois, un watusi dont la taille moyenne se situe à deux mètres, pourra
doubler, s'il est acteur, un comédien esquimau ou chinois, et en raisonnant par
l'absurde, une girafe à crinière rugira comme un lion sur des échasses.
Ainsi, seul le juif, sur son ile
déserte, invoquerait une "pureté de la race" qui lui serait propre,
seul le juif pourrait se prévaloir d'une assimilation impossible, seul le juif
recevrait ce droit divin, inaliénable, éternel, de préserver et perpétuer sa
race. Une race qui, selon les canons de la mode antiraciste, n'existerait même
pas! Comme toutes les races! Absurde, vous avez dit absurde!
Par ailleurs, si la "pureté de
la race" est retenue comme critère absolu de la survie d'Israël, comment
ne pas être troublé par la bénédiction du judaïsme envers l'enfant né d'une
fille d'Abraham et d'un garçon issu d'une autre religion. Dans ce cas de
figure, la "pureté de la race" est tout aussi entachée
"d'impureté" qu'une procréation entre un homme juif et une femme
non-juive. Seul, l'enfantement issu d'un mariage juif devant, alors, perpétuer
la "pureté de la race".
Quant à la deuxième raison invoquée,
elle est tout à fait crédible et ne souffre, à mes yeux, aucune discussion. Il
est évident et notoirement admis que les conversions sont très rarement
librement consenties. Elles résultent, pour la plupart, pour ne pas parler de
totalité, de réactions à une situation bloquée sur le devenir religieux
d'enfants issus de mariages mixtes. Spontanées, elles peuvent, à peine, se
compter sur les doigts d'une seule main. Qui oserait prétendre que les jeunes
filles chrétiennes, musulmanes ou de toute autre religion embrassent le
judaïsme, cette religion accusée de tous les maux et première victime des
années assassines passées ou à venir, dans la sérénité. Se jeter dans la gueule
du loup, risquer par épousailles les foudres d'une folie meurtrière qui guette
tous les juifs de la planète, s'inscrire dans le tourbillon d'une violence
verbale ou physique par bonté d'âme demande une grande dose d'inconscience et
une propension maladive à la martyrologie. La future épousée est amoureuse de
son fiancé, pas de la religion qui ouvrit la Maison de l'Eternel à l'homme de
son choix. Mais pour emprunter la voie royale d'un bonheur espéré, pour l'amour
de celui qui représente le mari idéal, elle est prête à tous les reniements, à
toutes les concessions, à tous les compromis, à toutes les conversions. En ces
instants de bonheur indicible, l'amoureuse occulte inconsciemment la vague des
promesses retenues, le ressac de sentiments oubliés, la monotonie de
l'habitude. Elle se jette dans les bras de son futur époux sans se soucier des
conséquences religieuses de son acte d’amour.
Ce n'est que plus tard, lorsque le
temps aura fardé de gris, le rose des jours heureux, que l'épousée convertie
par amour, mesurera son geste d'antan. Divorcée ou résignée, elle vivra
ailleurs, juive par conversion mais perdue pour le judaïsme, à coté de sa
religion originelle, apatride de Dieu. Et si la conversion imposée par les
Sages de Sion à la « goy » amoureuse d’un fils de Moïse ne s’opère
pas, les fils issus de ces épousailles mixtes, les petits COHEN, LEVY,
BENSIMON, ATLAN, BENICHOU, GOZLAN, aux patronymes évocateurs d'Israël
tromperont leur monde en restant à la porte d'un judaïsme intransigeant sur la
sacro-sainte loi qui transmet la religion par la seule mère.
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