Mon quartier c’était le quartier autour
du boulevard Guillemin que nos anciens y z’appelaient le boulevard
du général Farre ! Y faudra qu’un de ces jours je me renseigne
qui c’est ce général Farre ! j’espère que c’est un vrai
général, pas comme la grande Zohra qu’il a gagné ses étoiles au
casino de la roublardise !
Autour du jardin Guillemin, y avait d’un
côté la rue Thuillier où de
mon balcon je matais un maximum, la rue Koechlin (j’habitais au
numéro 4 juste avant l’avenue Malakoff) même que c'est là où
Alger-Républicain il a sauté (sans parachute) , la rue Rochambeau
de nos écoles et du Mon Ciné qu’elle descendait jusqu’aux
Messageries, et de l'autre
la rue Borely la Sapie qui menait au Majestic et au Café Riche en
prolongeant l’avenue Malakoff, la rue Eugène Robe (les Variétés,
l’église St Vincent de Paul et le marché Nelson) et l’avenue de
la Marne (ex-avenue de Bab El
Oued) sans oublier El Kettani et l'école
Lazerges et PADOVANI, la plage des gens de Bab El Oued.
En remontant vers la casbah, on arrivait au
collège Guillemin par le jardin des tournants où les "mouches
à miel" (abeilles sans dard) elles pullulaient (collège pour
ceusses qui z’étaient intelligents ou qui trichaient un maximum.)
Tout ça c’était l’ESPLANADE comme ça s’appelait dans le
temps.
Nous autres, les jeunes chitanes on
envahissaitt les jardins qui descendaient en enfilade comme on
descendait en bas la rue ! Rien qu’on descendait ! En bas la rue,
en bas le jardin, en bas Padovani, en bas l’avenue, en bas la
boulangère et jamais on montait. Ah oui on montait en ville !
Zarmah, la ville c’était à Tombouctou total c’était à Alger !
L’ESPLANADE c’était mon quartier. Un
morceau de Bab El Oued.
Certains y disent que l’esplanade c’est
OFF LIMITES ! Qué off limites moi je parle pas Américain, je
tchortchore francais avec un zeste d’arabe, trois fois rien de
juif, une pincée d’italien et une versée d’espagnol ! Achno OFF
LIMITES ?
L’ESPLANADE c’est là où j’aurais
aimé vivre ma vie du premier jour jusqu’à mon dernier jour.
Entouré de ma famille et de mes amis. Avec les mêmes voisins autour
de moi qui boivent le café au balcon pour voir le jour se lever.
Pour mater si le temps il est karse! Avec les voisines qui chantent
dans la cour ou qui engueulent leurs enfants. Qui vivent, qui rient,
qui pleurent et qui partagent leur pain avec l’improviste qui vient
les voir ! Et pas ces tombeaux de voisins patos qui referment leur
porte sans se retourner. Nos portes elles restaient ouvertes sur le
palier pour laisser entrer l’amitié par voisinage interposé.
YARASLAH, L'ESPLANADE!
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