Talal Abou Rahmeh avait affirmé sous serment le 3 octobre 2000 avoir filmé près de vingt-sept sur quarante-cinq minutes de ce que l’on nomme « l’Affaire A-Dura ». Des rushes l’autorisant à assurer que par sa « longue expérience acquise en couvrant des incidents vigoureux et des affrontements violents, et ma capacité à distinguer les bruits produits par les fusillades, je puis confirmer que l’enfant a été tué intentionnellement et de sang froid, de même que son père a été blessé par l’armée israélienne ». On comprend donc que c’est cette certitude et cette longueur des prises de vues qui a autorisé Charles Enderlin à réaliser aussitôt un reportage sur « l’assassinat de Mohamed A-Dura » et France 2 à le diffuser.
D’aucuns ne voyant dans les images diffusées qu’interrogations et suspicions, se sont vu poursuivi en diffamation. La Cour d’Appel de Paris, curieuse de matérialiser les accusations portées par Philippe Karsenty, exigea de visionner les rushes tournés par le caméraman de France 2. Du coup, la durée se réduisit à dix-huit minutes. Que devinrent les neuf minutes manquantes ? Selon une dépêche de l’AFP elles furent détruites ‘’car ne concernant pas l’épisode incriminé’’.
Ce n’est cependant pas ce qu’affirment en chœur les journalistes Denis Jeambar et Daniel Leconte dans une interview donnée à RCJ le 01 février 2005 à propos des « 27 ou 28 minutes qui avaient été tournées par le cameraman ». « Nous les avons visionnés, et nous avons reposé un certain nombre de questions parce que nous étions extrêmement troublés par ce que nous avions vu à ce moment là lors de la projection de ces rushes dans le bureau, (…), d’Arlette Chabot qui a parfaitement joué le jeu, la directrice de l’information de France 2 ».
Agir de manière à entraver le cours normal de l'administration de la justice, à porter atteinte à l'autorité ou à la dignité d’un tribunal sont les caractéristiques d’un outrage. Qui aurait pu croire cela de la part de France 2 et de son envoyé permanent à Jérusalem ?
Mais là n’est pas l’essentiel. Il se situe plutôt dans de nouvelles données. Charles Enderlin assure dorénavant, dans une Réponse à Pierre Rehov que son caméraman « n’a filmé que moins de deux minutes ». Dans un article intitulé La vindicte de Richard Prasquier il assure même que ces deux minutes ont été filmées en « plusieurs séquences ».
Ce sont donc, au final, deux minutes, tournées de surcroît en plusieurs séquences, et non plus vingt-sept qui ont autorisé Charles Enderlin à confirmer à la planète entière, le soir même du tournage soit le 30 septembre 2000, sans aucun autre témoignage que celui de son caméraman, la « mort de Mohamed A-Dura » causée par l’armée israélienne !
Un ‘’professionnalisme’’ qui devrait faire rougir de honte tous ses soutiens s’ils avaient la déontologie comme valeur suprême. Publié par Victor PEREZ
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