MON AMI D’ALGERIE
Je me souviens de toi, mon ami d’Algérie
Tu partageais mes joies, tu partageais ma vie.A l’école de la rue, on a grandi ensemble
Sous une même lumière, pour que l’on se ressemble.
Au square de l’amitié, nous étions des enfants
A qui l’éternité parlait de nos parents.La leçon qui prônait les bons vieux sentiments
Est entrée dans nos coeurs ouverts aux quatre vents.
Je me souviens de toi, mon ami d’Algérie
De nos mancaouras et de nos jeux de billes
De nos matches de football jusqu’à la nuit tombée
Pour une suprématie entre équipes de quartiers.
Nous « tapions » l’avenue, la sieste ou la pancha
Sur un verre d’anisette, nous tapions la khémia.D’origine différente ou de même religion,
Nous étions, tous, enfants d’une même maison.
Je me souviens de toi, mon ami d’Algérie.
De cette exubérance, de ce grain de folieQui grimait en dispute la moindre discussion
Et donnait le fou-rire à chaque réunion.
Des anciennes traditions, nous étions les fidèles.
Le respect des anciens nous était naturel.Pour l’amour d’une mère, nous aurions tout donner
Comme savent le faire les fils de Méditerranée.
Je me souviens de toi, mon ami d’Algérie.
Du partage des joies que dispensait la vieDe cette douce affection qui habitait les coeurs
Et faisait de l’enfance, le pays du bonheur.
Elle a muri en nous au soleil de l’été
Enrichie par le miel de la complicitéElle a pris rendez-vous avec l’éternité
Quand, là-haut dans le ciel, pleurera le passé.
Je me souviens de toi, mon ami d’Algérie.
De ton patriotisme à la France éblouieLorsque tu déployais l’oriflamme de son nom
Pour une fête nationale le long de ton balcon.
Je me souviens de toi, mon ami d’Algérie
De cet accent issu des jardins d’ArabieQue tu entretenais sans même le savoir
Jusqu’au jour où quelqu’un te traita de pied noir.
Depuis l’heure fatidique où tu pris le bâteau,
Tu le portes fièrement comme on porte un drapeau.Quelque soit le pays où tu vis aujourd’hui,
Tu seras, à jamais, mon ami d’Algérie.
Hubert Zakine
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