vendredi 14 octobre 2011

LES AILES BLANCHES D'ALGER de Rosalind Ferrara

MENUET DU SOUVENIR OU CHANT DU CYGNE ?
J’ai conçu, sans rien en dire, durant toute mon adolescence, à travers des poésies, des petits vers trébuchants et aimables, des couronnes de tresses au sentiment de mon appartenance à un autre monde, comme pour en conserver l’essence même et toute la solennité. Je suis toujours sous la forme de « l’ailleurs », d’un côté ici et là, et de l’autre côté, mon esprit s’envole pour un idéal auquel je tends, quittant l’espace d’un moment ce qui m’entoure pour des rêves incompris, mais qui m’offrent leur intensité et leur noblesse.
Le sens de ma vie prend sa source dans « le prendre le large » à chaque fois que l’occasion m’en est donnée, pour méditer, penser, garder mon identité profonde, comme autant de grands coquillages précieux et sacrés qui chantent de leur voix grave et océanique, l’exaltation de la Méditerranée , la mienne !  D’où l’importance de cette échappée magique, pour retrouver mon individualité. Je ne peux me séparer de mon terreau, il est omniprésent en moi, d’essence divine, et en ce sens, ceux qui ont essayé de m’arracher à ma terre n’y sont parvenu que dans l'ordre des apparences, mais non pas dans celui du  sacré qui est l'ordre de l'être et donc de l'ETERNEL… 
Le menuet gracieux auquel Rosalind vous invite, parle des mouvements élégants des  vagues venant se mourir sur les bords de mer, avec des déploiements de grands oiseaux mystiques venus des courants profonds et redoutables des hautes mers, portant sur leurs aériennes architectures la splendeur indicible de leurs perpétuelles et constantes ondulations.
Il en est ainsi du grand oratorio des vies brisées par des guerres indécentes qui finalement, n’auront de cesse de vous hanter, surtout lorsqu’elles auront ébranlé votre enfance, source inépuisable des angoisses à venir, sournoisement retardées, terrains minés, bombes à retardement, prêtes à exploser un jour à la faveur du moindre grain de sable ! Avenir assombri définitivement de tremblements, de peurs paniques inexplicables et la torture insoutenable de n'être pas seule victime expiatoire de l'atroce injustice.       
Regarder l’indicible malheur n’est pas chose facile, mais aujourd’hui la petite Rosalind a posé chaque pierre de souffrance l’une sur l’autre, jusqu’à en bâtir un muret de défense, bétonné de l’extérieur pour ne plus mettre son cœur à nu, pour ne plus sentir l’inconsolable, l’offense, le criblage de leurs balles sillonnant violemment, l’espace d’un moment, la traversée de l’air transparent, sa respiration, ses embruns, son instantanéité, sa douceur en spirale, leurs affronts indécents aux pieds de tous nos drames. Si vous n’êtes pas passés par là vous ne pouvez avoir idée de tous les prolongements du brutal cataclysme, la cristallisation jusqu’à la fixation d’une obsédante douleur qui poursuivra tous vos chemins de vie
Combien de force, il vous faudra alors pour redresser le pauvre mât de votre vaisseau fantôme garder fidèlement le cap pour éviter,  une fois encore, d'être perdue corps et biens, pour dresser fièrement le pavillon et rester tout simplement debout contre vents et marées ligués pour vous faire vaciller. A combien de volonté divine, combien d’acharnement, combien de puissance intérieure, vous faudra-t-il faire appel, pour ne plus succomber aux strates latentes de la douleur ?…
 A SUIVRE.............

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