Freddy Tiffou est né en 1933 à Alger de l'union entre Lucienne Baille et d'Edmond Tiffou, un peintre enlumineur algérois. Celui-ci a notamment publié The Illuminator, un livre écrit avec verve et passion dans lequel il parle de son enfance, de son service militaire et surtout de son apprentissage de l'art de l'Islam : les enluminures.
Freddy Tiffou vit alors dans le quartier du Hamma à Alger. Il fréquente l'école Aumerat de Belcourt. Il est alors très bon élève et déjà très doué pour le dessin. Il se prédestinait donc dès son plus jeune âge à une carrière artistique...
Freddy Tiffou suit ensuite l'enseignement de l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger. Il suit en effet les cours prodigués par Louis Fernez, un dessinateur célèbre. C'est ici que s'affine petit à petit son goût pour la peinture, pour les couleurs, pour les formes... L'une de ses premières oeuvres importantes représente d'ailleurs le Jardin d'Essais du Hamma à Alger, un magnifique parc qui étend ses 62 hectares entre les quartiers du Ruisseau et de Mustapha au fond de la baie d' Alger. C'est d'ailleurs ici qu'il rencontrera certains amis artistes qu'il fréquenta pendant de nombreuses années.
Cependant, en 1953, il partit pour Paris où il fut admis aux Beaux-Arts. Il travailla alors sous la direction de Maître Legueult. C'est ici qu'il fonda avec une dizaine de camarades le groupe dit "de Rosny". Il confirma ses dons précoce dans la capitale où il vécut à l'hotel, jusque 1960, année où il dut partir au service militaire après avoir été chassé de son atelier de Rosny-sous-bois par une bande de squatters installés avec femmes et enfants.
C'est finalement à Alger qu'il rencontra une jeune artiste, une sculpteur-dentelière qu'il épousa : Colette Frapolli dont le père était le maire de Fort National en Algérie. Celui fut d'ailleurs assassiné le 23 aout 1955 en Kabylie. Après son mariage, elle prit le nom de Freddy... Elle devint alors Colette Tiffou. Plus tard, elle reçut plusieurs récompenses pour son travail de la dentelle. Ainsi, elle fut sacrée meilleure ouvrière de france en 1986, grand prix de la ville de Denain en 1986, grand prix departemental des métiers d'art de la Seine-Saint-Denis en 1988 et Grand prix des métiers d'art de l'Ile de France en 1990.
C'est à Alger, en 1955, dans la Galerie Comte-Trinchant, que Freddy Tiffou connut sa première exposition. Le critique artistique de la revue Algeria remarqua alors sa tendance "Buffet". Deux ans plus tard, en 1957, après avoir été mentionné lors du Prix Viking, il se vit attribuer le Prix de la Ville d'Alger. C'est alors qu'il réalisa deux grandes toiles (de 3 et 4 mètres) pour décorer la Maternité de l'Hôpital Parnet à Dussein-Dey.
Alors qu'il accomplissait ses obligations militaires, Freddy Tiffou continua d'exposer. Une première fois à Alger en 1960 et une deuxième en avril 1961,dont l'inauguration eut lieu la veille du "Putsch". Après deux ans de service, cette exposition devait marquer la rentrée de l'artiste. Elle présentait pour la première fois le "groupe des 7" à la Galerie Romanet. Cette réunion d'artistes comprenait, outre le sculpteur Henri Chouvet : Jacques Burel, André Cardona, Jean Simian, Jar-Durand et son élève René Sintès. Ce dernier sera d'ailleurs enlevé et jamais retrouvé quelques mois plus tard. Malheureusement, cette exposition fut un échec pour des raisons imputables à l'Histoire.
Une période très douloureuse s'annonçait... En effet, malgré son amour de l'Algérie, Freddy Tiffou fut contraint de quitter son pays natal et plus particulièrement Alger, la ville de son coeur. Avec de nombreux "pieds-noirs", suite à la déclaration d'indépendance de l'Algérie, il rejoignit la ville de Bagnolet. Il fait donc partie de cette population partagée entre deux cultures, entre deux pays, entre deux modes de vie différents... Freddy Tiffou en a fait une force, en a tiré son talent, en a extrait le firmament même de son art... C'est en 1962, la même année, qu'il remporta le fameux Prix de Rome.
je connais sa petite fille!!
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