Paris, quai Branly. Inauguration de l’Esplanade David Ben Gourion.
Par Patrick Granville. (15/4/2010).
Face à l’élégance architecturale du Musée du quai Branly, lieu où se côtoient les Arts d’Afrique, d’Asie d’Océanie, et d’Amérique, là où dialoguent les Cultures, sur les bords de Seine, une très belle promenade bucolique située entre la Dame de Fer et la passerelle de Billy vient d’être baptisée : Esplanade David Ben Gourion.
En ce matin du 15 avril 2010, au cours d’une cérémonie à l’initiative de Bertrand Delanoë, Maire de Paris, et digne d’entrer dans son histoire, cette esplanade a été inaugurée par SE Simon Pères, Président de l’État d’Israël, et Rachida Dati, Maire du VIIe arrondissement et Députée au Parlement Européen. Dans un discours préliminaire, on retiendra qu’en acceptant de recevoir Shimon Pères et de donner, à cette esplanade, le nom du fondateur de l’État d’Israël, Rachida Dati a grandement honoré le VIIe arrondissement. Son discours inaugural s’est achevé par une jolie parabole qui reliait la Seine - bordant le Musée du quai Branly et témoin des Arts et de la Culture des quatre Continents -, au fleuve du Jourdain bordant Israël, bassin devenu État, à l’origine des Arts et Cultures de LA civilisation.
Pour Bertrand Delanoë, Maire de Paris donner le nom de David Ben Gourion à cette esplanade, c’est faire rentrer un homme et un symbole dans le coeur de Paris et des Parisiens. Honorer David Ben Gourion, c’est reconnaître : un grand homme d’État, un visionnaire intelligent, une personnalité engagée pour atteindre un but, un créateur d’État pour le peuple Juif, un artisan de l’État d’Israël qui a combattu pour l’existence de cet État.
« On me fait beaucoup de reproches dans le moment que nous vivons, mais vous me connaissez assez pour savoir que, non seulement, je ne m'excuse pas, j'assume et je revendique -c'est pour cela que j'ai tenu à cette esplanade- et revendique la légitimité du combat de Ben Gourion, et la légitimité de l’existence de l'État d'Israël ». [Ndlr : Attention Désinfo. Cette phrase a été tronquée par les dépêches de l’AFP.]
Puis d’ajouter qu’Israël a droit à un état, à combattre pour la vie de son état. Et, si Ben Gourion était un chef de guerre, fondateur de l’armée de Tsahal, c’était pour que son état puisse vivre en paix et se défendre contre ses ennemis. En déclarant « la paix plutôt que les territoires », la vraie victoire de Ben Gourion, créateur du parti travailliste israélien, sera de faire la Paix avec ses voisins.
À quelques centaines de mètres de l’esplanade, le Maire de Paris a rappelé qu’à l’inauguration de la Place Habib Bourguiba, le président de la Tunisie de l’époque, avait reconnu l’existence de l’État d’Israël avec un état palestinien à ses côtés. Puis de conclure que dans le Néguev, la bibliothèque du Kibboutz Ben Gourion abrite 20 000 livres dont une édition originale de Platon en grec. Et, cette preuve de grande culture chez David Ben Gourion atteste qu’il existe bien un chemin qui passe par la culture et qui conduit à la grandeur des peuples.
Shimon Pères, Président de l’État d’Israël s’est montré très ému de cette inauguration et de l’honneur fait à un homme extraordinaire dans une ville où il fait bon voter (démocratie), où il est agréable de se promener librement, une ville qui, dit-il par la richesse de sa Culture et de ses Arts, appelle à nous élever.
Les valeurs humaines: Liberté-Égalité-Fraternité dit-il, sont nées à Paris et de rappeler une conversation vécue par lui entre le général De Gaulle et David Ben Gourion.
[Un jour, De Gaulle avait demandé à Ben Gourion quel était le rêve d’Avenir de l’État d’Israël, est-ce encore plus d’eau, plus de collines, plus de terres ? Et Ben Gourion de répondre non, mon rêve secret est une immigration massive juive… De Gaulle assez surpris par cette réponse demanda pourquoi, mais n’êtes-vous pas l'un des plus grands dirigeant de ce XXe Siècle ? Et Ben Gourion d’expliquer avec intelligence que la taille de l’homme se mesure à la grandeur des combats de sa vie.]
Ben Gourion a combattu sans relâche toute sa vie. Il voulait faire revenir les Juifs dans l’Histoire. Ses disputes avec d’autres israéliens respectables sont célèbres. Il disait qu’il valait mieux un petit état en paix qu’un grand état en guerre. C’est sur le respect de sa base morale, biblique que le peuple Juif s’est construit. La base morale étant l’analyse d’une situation réelle sans mensonge. Prudent, courageux, et visionnaire Ben Gourion a créé un état d’abord dans sa tête ou dans ses pensées.
Et Shimon Pères d’ajouter : Ben Gourion s’est réellement trouvé en 1948, à la tête d’un état qui n’existait pas. Il a dirigé un pays qui n’était pas né. Il était à la tête d’un peuple, en guerre, qui n’était pas accepté sur sa terre par les pays arabes. Dans de telles conditions, l’homme qui ne croit pas aux miracles n’est pas réaliste.
Puis de rectifier l’information donnée par le Maire de Paris que Ben Gourion n’était pas le créateur du parti travailliste (socialisme) mais que les vrais créateurs étaient les prophètes AMOS et ISAÏE.
Pour le prophète Amos, les riches se moquent du petit peuple et l’exploite. Quant au prophète Isaïe, il a défini la paix de la plus belle manière qui soit : « qu’ils transforment les épées en pioches et ils connaîtront la paix ! ». Contre Marx et Lénine, Ben Gourion leur reprochait leur ignorance des textes de base de la Bible.
Et de conclure en rappelant les très bonnes relations et les petites anecdotes truculentes qui liaient la France de : De Gaulle, de Georges Pompidou et de Maurice Couve de Murville, avec l’état d’Israël de Ben Gourion. En ajoutant que par sa culture et son état d’esprit, le peuple français se trouve être très proche du peuple israélien. Il n’oubliera jamais que la France en fournissant des armes, au jeune état d’Israël, pour se défendre, lui a permis d’être sauvé.
Puis le président de l’État d’Israël a rappelé qu’il a rencontré A. Malraux lequel lui avait confié son souhait à s’enrôler dans l’armée de Tsahal… s’il avait eu quelques années de moins ! Que sa rencontre avec Yves Montant s’était matérialisée en une demande pour venir chanter en Israël et de rencontrer des intellectuels qui ont pris conscience qu’ils ont un rôle à jouer pour la défense du Monde.
Et d’achever son discours en remerciant Bertrand Delanoë et pour l’unanimité du Conseil de Paris pour cette inauguration.
"Merci au nom de mon peuple, merci au nom de mon pays. Et avant de dévoiler la plaque baptisant cette esplanade, d’ajouter : Désormais si proche de la place H. Bourguiba, je compte sur lui pour dire au peuple arabe de mettre fin à la guerre, et de dire OUI à la Paix". © Patrick Granville.
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