mardi 1 novembre 2016

SOUVENIR D'EN FACE .....SOUVENIRS EN VRAC de Hubert Zakine.

SOUVENIR D'EN FACE .....SOUVENIRS EN VRAC 


En attendant, ce matin, j’ai rendez-vous avec Julie. 
A savoir si Roland y va arrêter de faire sa mauvaise tête ? On dirait ma mère qui choisit mes fréquentations quand elle me voit avec un badjej. Toujours, elle trouve de quoi le dénigrer. Cuilà c’est un bon à rien, l’autre c’est un mauvais élève qui va avoir une mauvaise influence sur moi, un troisième il est habillé comme l’as de pique  (tu sais, ma mère, hein, des comme elle, y en a pas deux !) Et  Roland, il adore jouer les conseillers matrimoniaux. Celle-là, elle a pas assez de tétés, l’autre, elle va ressembler à sa mère qu’elle est devenue une bonbonne, une troisième quand elle s’en va, on dirait qu’elle revient. Julie, elle, raïben, elle a rien fait sinon qu’elle est pas tombée sous son charme mais sur le mien. Et qu’est-ce que j’y peux moi ? J’vais pas me crever un œil pour pas lui faire de l’ombre. Bouh, mieux y lit pas mon livre ou sinon, y se fâche, à la vie à la mort. Mais c’est pour faire  rire le lecteur, ya babao ! Tu me connais, j’suis un taquin ! Enfin, on verra bien !

Zbarlala, je suis à Padovani. Les amis y doivent me rejoindre mais la vérité, s’ils  sont un chouïa en retard, ça me gênerait pas bezef. Que j’ai au moins le temps de roucouler avec mon canus. Et aller nager avec elle pour lui toucher les tétés et constater que j’ai pas rêvé dans la buanderie. Et que ses tétés, y sont bien  aussi durs que la pierre bleue qui a servi à construire Bab El Oued.

La voilà. Avec Denise. C’est Roland qui va être content. Si y vient, ce coulo! Elles retirent leurs vêtements sous leurs foutah. Zarmah, elles sont pudiques total, elles ont leurs maillots en dessous. Denise elle est enroulée dans un une pièce noir et Julie dans un deux pièces vichy style Brigitte Bardot. Deux canus, un avec des tétés, l’autre sans tétés. On parle en se baignant mais comme Denise elle nous lâche pas la grappe, impossible de toucher. Mais rien qu’à l’œil nu, je vois que la poitrine de Julie, laébarek, elle a pas diminué pendant la nuit. Et c’est là, qu’au détour d’une phrase j’apprends que Denise, elle a même pas treize ans. A savoir si dans un an, elle aussi, ce sera pas un canus car, mis à part,  la poitrine, elle est superbe.

Oh, putain, voilà la bande. Même pas y se sont annoncés, rien qu’à les entendre rigoler comme des bossus, je sais que c’est eux. Purée, y va neiger, y a Roland ! Si ma mère elle était là, elle lancerait son cri de guerre judéo-arabe  you, you, you pour accompagner l’arrivée du grand boudeur.

--Oh les babaos !

C’est bizarre, au milieu de la foule des nouveaux arrivants, y a qu’eux qui répondent. Y a pas à dire, y sont vraiment babaos. J’ai même pas eu le temps de bécoter Julie. Entre Denise, les baigneurs la bande et tous les gobieux qui rôdent autour de nous, y aura pas moyen de moyenner, c’est sûr et certain. Et pourtant, les promesses de Julie, ça avait  pas l’air d’être des paroles en l’air. Ça veut pas dire qu’on fera Pâques avant les rameaux, on est trop petits mais goûter au fruit défendu sans les pépins, pourquoi pas ? Comme y dit Roland : l’espoir fait vivre et moi je lui réponds : qui tente rien, n’a rien ! Et toc ! Ba ba ba, je le laisse sans voix comme Elvis dans Le Rock du bagne.

Enfin, prendre mon mal en patience, y a que ça à faire. Et puis, ho, mes copains y passent avant !

Julie, elle s’est éloignée. Je la surveille du coin de l’œil même si je risque de perdre plusieurs dixièmes à force de la scruter. Elle fait sa belle. Roland il en profite pour essayer de m’en dégouter mais moi, rien je pense à tout ce qu’on a fait dans la buanderie, j’suis prêt à  attaquer Fort Alamo pour la reprendre.

--Ho, tu en connais beaucoup des jeunes de mon âge qui ont frotté aussi loin que moi ?

--Jusqu’où tia été ? Tu lui as touché les tétés ? Et alors, j’t’en prie !

--Et tu crois qu’on s’est arrêté là ?

--Là ou là-bas, qu’est-ce que ça change ?

--C’est pas toi qui veut aller au bordel ?

--Ouais, au moins, y parait que tu en as pour ton pognon !

--Ouais mais moi, sans payer, elle m’a fait des choses !

--Ah ouais ?

--Ma parole ! Elle m’a touché

--La tota

--Ma parole !

--Bloffeur !

--Sur la Thora !

--Oh putain, alors c’est vrai ?

--Purée, la confiance règne !

--Attention voilà Julie !

--Et Denise ! J’ajoute malicieusement tout en matant les jambes longues et fines de cette petite qui me plait de plus en plus.

C’est à me demander si j’aime tant que ça les tétés. En plus, je remarque que la petite, elle me lance des petits regards timides mais appuyés qui veulent dire beaucoup de choses. Même Roland il l’a remarqué peut-être pour me chambrer, à savoir avec ce loustic ! Julie elle aime trop faire sa belle, à mon goût. Presque je la calcule pas. Mais comme elle aime les jeux de mains dans la buanderie, je la recalcule. Moi qui déteste les maths……………

--Tu viendras à la buanderie, cet après-midi ? Avec son air coquin, comment tu peux résister ? La vérité, même sans air, je dis oui.

--A quatre pattes, je viens.

--Alors, à quatre heures ! Et elle tape un plongeon à la mords-moi le nœud.

J’apprends mon rencart aux copains. Y meurent les uns après les autres. On dirait un champ de bataille dont je suis le seul survivant. Tan tan tan !

Roland, même pas y fait cas ! Comme si ça le concerne pas. A tous les coups, y va encore faire la tête. D’ailleurs, il est déjà en train de bouder. La jalousie elle lui sort par les oreilles. Putain, j’vais quand même pas rater un rencart  parce qu’il est jaloux quand même ! Tu sais, l’amitié c’est merveilleux mais des fois, hein ?

--Oh, tu es fâché ?

--Qué, j’suis fâché ?

--Et ouais, tu m’parles pas !

--Elle m’énerve cette fille. Elle se la joue et tu deviens tout gaga!  

--Ouais mais elle au moins, elle a pas froid aux yeux et ses tétés c’est du béton. C’est pour ça, qu’tu m’fais la tête ?

--J’te fais pas la tête, seulement, ça me fait tout drôle que tu marches avec elle.

--Je marche pas avec elle, je touche ses tétés !

Putain, y m’en veut ce faux frère! Au lieu d’être content pour moi, que je connais une petite avec des beaux tétés et qui plus est, me les confient de temps en temps pour les tâter, qu’elle me touche sans vergogne pour savoir si j’ai du répondant, que peut être, un de ces jours, on fera Pâques avant les Rameaux, y me fait la tête ! A l’écouter, y veut que je l’envoie chez sa  mère et que plus jamais, je la revoie. Et y s’en fout que  j’aurais plus droit à ses tétés et plus si affinités ?

Comme y dit Fernand Reynaud, pas de chouïa ! Putain de dilemme ! Soit je casse avec Julie et je continue à faire tintin soit, j’écoute  ma libido adolescente et advienne  que pourra. Aouah, je peux pas me fâcher avec mon frère d’amitié ! Mais y faut être fou pour pas profiter de ce canus que le ciel y m’envoie. A moins que je deviens  tapette ! Aouah, ça fait mauvais genre. Putain, y va me rendre chèvre avec ses conseils, ce r’mar ! Y va falloir que je lui trouve une copine pour qu’y me lâche un peu la grappe. C’est pas les vendanges, ho !

Julie, elle se doute de rien. Elle croit que je nage en plein bonheur, que j’me prépare à passer l’après-midi avec elle à la bécoter et tout et tout, total, ce qu’elle sait pas, c’est que j’suis en plein caca. Purée, y faut que je sois le roi des babaos pour me poser autant de questions. Allez, je décide comme quand je formais l’équipe de foot du quartier. Toi, tu joues en défense, toi  tié remplaçant et si tié pas content, vas te faire une soupe de fèves ! Au moins, là, c’était franc et définitif. Zarmah, maintenant, je suis grand, je fais des manières, je tergiverse 

-oh, putain le pathos qui parle-.



*****

Roland c’est mon ami d’accord mais c’est pas la voyante de Bab El Oued. Qu’est-ce qu’il en sait si Julie elle me convient ou elle me convient pas, HO! J’en ai marre de lui et de ses commérages, de son corps qui me laisse  sage et qui m’enlève tout espoir (j’adore Charles Aznavour ). Moi, j’ai envie de m’laisser aller avec Julie, j’ai le droit, non ? D’après moi,  y faut en profiter tant qu’elle m’a à la bonne parce que dans pas longtemps elle va m’envoyer chez Dache. A moins que mon regard de velours………

Voilà, elle est partie en m’envoyant un sourire plein de sous-entendus que la bande de calamars farcis elle en fait des gorges chaudes. Aussitôt partie, je retrouve Roland tel qu’en lui-même, déconneur, rieur, dragueur et tout et tout. Putain, y va falloir que je la joue fine si je veux conserver son amitié. Au moins, le temps où Julie, elle joue du violon sur l’arc de mes pensées. Tain, je deviens un littéraire. Que de  mots précieux je sors de l’armoire. On dirait une tapette qui parle. Mon prof de français y va attraper une syncope en lisant ma prose. Y va dire, c’est pas possible, y me l’ont changé. Mon élève y pouvait pas aligner deux bonnes notes en français. Moi, j’lui réponds : c’est pour ça que j’écris pas en français, mais  en pataouète  de Bab El Oued!



Comme un pourri, je laisse tomber les amis. Je tape la sieste sur la chaise longue rayée verticalement en rouge et blanc comme l’ASSE. J’ai les yeux fermés, châ, je pense que  tout à l’heure, je m’en vais revoir ma blonde, je m’en vais revoir ma mie……Tain, je m’en lèche les babines.

--Mon fils, tu m’inquiètes !

--Je t’inquiète ? Et pourquoi tu dis ça ?

--Parce qu’il est 3 heures de l’après-midi et tu es toujours à la maison. Tu es fâché avec tes amis ?

--Mais qu’est-ce tu vas chercher là ? Ils avaient envie de voir un film qui m’intéresse pas, c’est tout !

Je peux pas lui dire que je vais conter fleurette à Julie qui veut connaitre l’anatomie de son fils. Elle risquerait d’organiser une réunion de famille avec des qu’est-ce qu’on va faire de toi longs comme le bras.

Putain, y me tarde de plonger mes mains dans le corsage de la belle qui énerve  Roland. Pourtant, je le connais depuis la maternelle. Tous les jours, on se voit. Jamais, y m’a fait le coup du dédain. Même s’il est juif, son comportement, il est pas catholique.

Je monte l’escalier et rien que de penser au déhanchement de Julie, la mayonnaise elle me monte au nez. (Ouais, je sais normalement c’est la moutarde mais tellement j’suis excité que je sais plus où j’habite) Chof, l’allusion !

Elle est là ! Elle ouvre la porte de la buanderie et me fais signe de marcher sur des œufs ou de pas faire de bruit si vous  voulez. Purée, elle a pas mangé ou quoi ? Tain de bécoteuse ! Une véritable goulafre. J’ai l’impression, sans rien connaitre des filles que Julie va en demander de plus en plus. Mais moi, qu’est-ce tu veux qu’je lui donne  en plus ? D’où j’sais, moi ? Elle me gobe la langue, elle est folle cette fille et comme moi, je suis aussi fou qu’elle, je deviens fou d’elle. Celui qui comprend pas, aucun souci moi-même, je pige pas c’qui m’arrive. Debdebbah, j’essaie de lui dégrafer le soutien-tétés  mais ma pensée elle va plus vite que mes doigts. J’me fais un de ces sacs de nœuds ! Aussi quelle idée de fabriquer  un soutien-gorge   agrafé avec des agrafes minuscules ? Tain de silence ! Je dis pas un mot comme elle m’a appris ma mère ! Vous comprenez que dalle ? Ma mère elle m’a appris à ne pas parler la bouche pleine. Vous comprenez maintenant ? Ma langue elle est d’un sans-gêne……C’est rien d’le dire. Oh, Roland, si tu m’vois, tu me pardonnes mon égoïsme parce que si  tu es  à ma place, tu deviens Tex Avery.

Et surtout, tu donnes pas ta place pour un empire. Mieux, tu l’épouses. Comme j’te connais, tu deviendrais le roi des cucu-la-praline. Sûr et certain ! Parce qu’elle en vaut le coup, le canus de la rue Livingstone, c’est moi qui t’le dis !  Des fois, pour reprendre mon souffle, je fais zarmah le balaise pour lui toucher autre chose que les tétés mais aouah, elle veut rien savoir hein ! Elle a droit de peloter  mon anatomie tous azimuts mais son anatomie, pas touche, seulement ses tétés et un p’tit chouïa ses fesses mais pour le reste, pas avant le mariage. Putain qu’est-ce qui m’arrive de penser à ça et pas au foot, aux amis, à la plage pour taper le bain, au ping-foot ou au flipper, enfin aux jeux de mon âge. Au lieu de ça, rien que j’imagine des choses interdites aux moins de seize ans. Si j’étais ma mère, j’me mettrais dans un asile pour débiles mentaux. Chez Rouby, même qu’il a une clinique spécialisée à Alger.
 

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